Haïti-Colombie-Migration : De nombreux Haïtiens parmi 200 migrants en quête de sauf-conduits à Medellin

Par Wooldy Edson Louidor

Bogotá, 29 juin 2016 [AlterPresse] — Plus de 200 migrantes et migrants haïtiens en situation irrégulière sont arrivés la semaine dernière à Medellin, la deuxième ville la plus importante de la Colombie, en vue de demander aux autorités migratoires des sauf-conduits, leur permettant de continuer leur voyage en quête du « rêve américain », selon des informations recueillies par l’agence en ligne AlterPresse.

La majorité de ces migrantes et migrants en transit à Medellin, près de 75% d’entre eux, sont des Haïtiennes et des Haïtiens, outre les migrants « extracontinentaux », dont des citoyens africains et asiatiques, informent les autorités migratoires colombiennes.

Tous ces étrangers,qui proviennent de la frontière colombienne avec l’Équateur, voudraient atteindre le Panama, dans l’objectif de traverser des pays de l’Amérique Centrale vers les États-Unis d’Amérique.

Tout semble indiquer que ces migrantes et migrants auraient changé de trajectoire, en raison des manifestations organisées, du premier au quinze juin 2016, par des paysans colombiens (communément appelée Minga National), qui ont bloqué plusieurs routes principales du pays, dont certaines d’entre elles se trouvent sur le passage habituel de ces migrants (de la frontière équatorienne vers la frontière panaméenne), à travers les villes colombiennes d’Ipiales, Pasto, Cali, Pereira, Montería et Turbo.

Les migrantes et migrants ont dû passer par Medellín, pour demander aux autorités migratoires, basées dans cette ville, des sauf-conduits, documents qui leur permettraient de voyager, de manière régulière, sur le territoire colombien.

Les migrants haïtiens, en particulier, viennent du Brésil, pays qu’ils disent abandonner pour tenter leur chance aux États-Unis d’Amérique, à cause du chômage et d’une situation économique difficile, à laquelle ils font face depuis quelques mois.

Les autorités migratoires colombiennes informent que plus de 900 étrangers sont passés par Medellin depuis le début de cette année 2016.

Il y a lieu de souligner que, depuis le 9 mai 2016, quand le président panaméen Juan Carlos Varela a fermé la frontière de son pays avec la Colombie, près de 500 migrants, dont des Haïtiens, sont bloqués à cette frontière. La majorité d’entre eux sont des Cubains.

Font également partie de ces migrants des citoyennes et citoyens, originaires des pays de l’Afrique et de l’Asie, dont : le Pakistan, le Bangladesh, le Ghana, le Sénégal, le Congo et la Syrie.

Le gouvernement panaméen a justifié cette décision, en soutenant que ses homologues de deux pays voisins (le Nicaragua et le Costa Rica) ont, eux aussi, fermé leurs frontières.

Donc, les migrants sont bloqués en Colombie, plus particulièrement à la ville de Turbo (frontalière avec le Panama), dont la Mairie, avec l’appui de l’Église catholique romaine et de la communauté locale, donne de l’assistance humanitaire aux migrants.

Mais les migrants, en général, sont abandonnés à eux-mêmes : ils dorment en plein air, sur la place publique, et sont exposés à la malaria et à d’autres maladies qui sont propres à cette région forestière (grippe, pneumonie, malaria, etc.).

Des femmes enceintes et des enfants ne trouvent pas de soins médicaux, puisque les services de santé sont précaires dans cette zone très éloignée des centres urbains.

La Mairie de Turbo a demandé, à plusieurs reprises, en urgence, de l’aide aux autorités centrales de Bogotá, mais sans encore obtenir une réponse formelle.

Les migrants, en général, excepté les Cubains – qui font activement un plaidoyer auprès du gouvernement panaméen en vue de l’ouverture de la frontière -, choisissent, de plus en plus, de poursuivre leur chemin vers les États-Unis d’Amérique, en passant par la forêt de Darien, où ils s’exposent à de graves dangers, dont : les groupes criminels, les animaux sauvages, la maladie, l’inanition, la déshydratation, etc.

À souligner qu’il s’agit d’un flux migratoire permanent qui, depuis 2005, traverse régulièrement l’Équateur, la Colombie et des pays …..lire la suite sur alterpresse.org

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