Haïti – Société: Hommage à des militantes pour leur contribution au mouvement féministe en Haïti
Par Jean Elie Paul
P-au-P, 08 avril 2016 [AlterPresse] — Un hommage a été rendu à plusieurs femmes militantes pour leur contribution au mouvement féministe en Haïti, lors d’une journée de commémoration (ce vendredi 8 avril 2016 à Port-au-Prince) de la date du 3 avril 1986, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
L’apport de ces femmes militantes a été souligné durant une rencontre, à laquelle ont assisté une cinquantaine de femmes de divers départements du pays ainsi que des personnalités du monde féministe, dont Marie-Frantz Joachim, représentante du secteur Femmes au Conseil électoral provisoire (Cep) et ancienne coordonnatrice générale de la Solidarité des femmes haitiennes (Sofa) et Jessie Ewald Benoît du Mouvement des femmes haïtiennes pour l’éducation et le développement (Moufhed).
La date du 3 avril rappelle un double anniversaire : d’une part, les 30 ans de la marche historique (de plusieurs milliers) de femmes haïtiennes ; d’autre part, l’assassinat, le 3 avril 2000, de Jean Dominique, journaliste et directeur de Radio Haïti Inter, et de Jean-Claude Louissaint, gardien de la station, rappelle la sociologue féministe Danièle Magloire. [1]
Une grande manifestation d’organisations de femmes a eu lieu, le 3 avril 1986, pour revendiquer leurs droits de participer aux affaires du pays et dénoncer les discriminations, dont les femmes sont l’objet.
Cette journée vise à rappeler combien il faut beaucoup plus de justice dans le pays, pour le respect des droits des femmes, souligne la coordonnatrice de Kay Fanm, Yolette André Jeanty.
Elle se réjouit de constater l’implication de plus de femmes, dans la lutte en faveur de leur émancipation.
Pour sa part, sans vouloir être exhaustive, Danièle Magloire salue l’apport des femmes dans le mouvement pour changer les mentalités et faire respecter les droits des femmes en Haïti.
Dre. Lise Marie Déjean, membre fondatrice de Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), a contribué à ce qu’il y ait (à partir de 1991) un Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf). Une gerbe de fleurs a été remise à Marie Frantz Joachim au nom de Lise Marie Déjean, qui n’était pas présente à la cérémonie.
L’éducatrice Adline Magloire Chancy a produit le premier rapport contre la violence faite aux femmes et aux filles.
Titulaire au Mcfdf de 2004 à 2006, Adeline Magloire Chancy a également contribué, pendant cette période, à préciser le cadre d’intervention et les orientations du dit ministère.
L’historienne Suzy Castor du Centre de recherche et de formation économique et sociale pour le développement (Cresfed), a, pour sa part, créé une rubrique spécifique, consacrée au genre (aux femmes) dans la revue « Rencontre ».
Maryse Jean-Jacques, une éducatrice spécialisée, travaille avec les personnes souffrant de handicaps et donne son assistance aux femmes victimes de viols, notamment pendant la période de la dictature des Duvalier.
De son côté, Djenane Ledan, directrice du Centre de promotion des femmes ouvrières (Cpfo), œuvre pour la promotion des femmes ouvrières, depuis de nombreuses années.
La conteuse, metteure en scène et danseuse, Paula Clermont Péan, continue d’inculquer, avec adresse, la mémoire du pays aux enfants, à travers des pièces de théâtre sur le droit spécifique des femmes.
Dre. Jeanne Marjorie Joseph, particulièrement à travers l’Unité de recherche et d’action médico-légale (Uramel), s’investit lire la suite sur alterpresse.org