Haïti/Droits humains : Il faut en finir avec le règne de l’impunité, selon un expert onusien
L’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme en Haïti, Michel Forst, a appelé jeudi les autorités haïtiennes à lutter contre le système de l’impunité qui sévit dans le pays.
Il s’agit de la septième mission en Haïti de l’expert onusien afin d’«évaluer, d’informer et de conseiller». Aux termes de cette mission, M. Forst aura à présenter un rapport qui servira de base à des discussions, en juin prochain, au Conseil des Droits de l’Homme.
«Il y a une exigence de justice en Haïti et il est important que la lutte contre l’impunité passe par des voies judiciaires et un devoir de mémoire, d’éducation et de prise de conscience», a déclaré Michel Forst lors d’une conférence au siège de la Mission de l’ONU pour la stabilisation d’Haïti (Minustah).
L’émissaire onusien a surtout fait allusion au retour récent de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier en Haïti.
Michel Forst a précisé que ses visites des différentes régions du pays, des camps de personnes déplacées et des établissements pénitenciers, ainsi que ses entretiens avec des hommes de loi, des diplomates, des membres de la société civile, des officiels haïtiens, dont le chef de l’Etat , et des représentants de la MINUSTAH et du Système des Nations Unies en Haïti, lui ont permis de faire le point sur l’état d’avancement des droits de l’homme depuis sa dernière visite en septembre dernier.
M. Forst a aussi rappelé que la réforme de la justice, et notamment l’indépendance du pouvoir judiciaire est bloquée depuis plusieurs années en Haïti.
La situation des droits de l’homme s’est encore beaucoup aggravée en Haïti suite à la catastrophe du 12 janvier, suivie de l’épidémie de choléra qui a apporté « son lot additionnel de misère et de souffrance », selon l’expert onusien.
Michel Forst fait observer que « les droits de l’homme se retrouvent donc en péril ». Aussi exhorte-t-il les pouvoirs publics et la communauté internationale à redoubler d’efforts.
« Il faut donc que le gouvernement et, en soutien, la communauté internationale, se mettent au travail pour améliorer la situation des droits de l’homme en Haïti », indique Michel Forst.
L’expert de l’ONU invite les deux candidats dans la course à la présidence d’Haïti, Mirlande Manigat et Michel Martelly, à «s’engager pour un plus grand respect des droits de l’homme et pour la réforme de la justice, la lutte contre l’impunité et l’accès de tous les Haïtiens aux service de base». [rv2000]