Haïti-Droits humains : Inquiétudes face à la recrudescence de l’insécurité

P-au-P, 02 mars 2016 [AlterPresse] — A la suite de citoyennes et citoyens, plusieurs organismes de droits humains expriment leurs inquiétudes face à la recrudescence de l’insécurité, depuis la fin de l’année 2015, en Haïti, dans des interviews accordées à l’agence en ligne AlterPresse.

À côté des policiers nationaux (au moins 4 depuis début 2016, suivant les statistiques disponibles), victimes en particulier de l’insécurité, il y a une remontée des cas de braquage, aux alentours des banques commerciales, et des cas de kidnapping, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, relève le secrétaire général de la branche haïtienne de l’organisation New england humain rights organization (Nehro), Antonal Mortimé.

La fragilité de la situation du dossier politique favoriserait l’augmentation des cas d’insécurité et de banditisme.

« Chaque fois qu’il y a instabilité politique dans le pays, on observe une remontée des cas d’insécurité. », avance la branche haïtienne de Nehro.

L’organisme de droits humains en profite pour appeler la présidence provisoire, de Jocelerme Privert, à doter le pays d’un gouvernement fonctionnel, en vue d’aborder les problèmes politiques et d’améliorer la situation de sécurité publique globale.

Des dispositions doivent être prises pour contrecarrer l’insécurité généralisée, encourage Nehro, plaidant pour une augmentation de l’effectif des policières et policiers.

L’impunité constitue un autre facteur, qui favorise la remontée des cas d’insécurité, souligne la branche haïtienne de Nehro, qui salue la mémoire des victimes de l’insécurité, particulièrement les policiers nationaux abattus par des assassins.

Les autorités doivent analyser les contextes socio-politiques pour les ajuster vers un meilleur climat sécuritaire, estime le coordonnateur général de la Plateforme des organisations des droits humains (Pohdh), Joseph Maxime Rony.

« Les responsables de la Police nationale d’Haïti (Pnh) doivent assumer leurs responsabilités. Il est du devoir de l’État d’assurer la sécurité des vies et des biens de la population », rappelle la Pohdh.

La Pohdh appelle les autorités policières à donner des explications sur les crimes répétitifs.

Par ailleurs, la Pohdh encourage le prochain gouvernement à travailler sur les facteurs socio-économiques, afin de garantir les droits socio-économiques de la population.

« Le plan de sécurité en cours n’est pas efficace, il ne donne aucun résultat. Il faudrait le réviser », préconise le responsable d’observation au sein de la Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Ce-Jilap), Rovelson Apollon.

« La police, qui est là pour garantir la sécurité, n’a jamais mis en place un plan de sécurité adapté à la réalité du pays », fustige la Ce-Jilap.

Le temps, pris pour installer dans ses fonctions le premier ministre nommé, chef du Conseil supérieur de la Police nationale (Cspn) serait l’une des causes de la remontée des actes d’insécurité.

Il y a une absence de volonté politique pour sécuriser la population, qui est victime à Port-au-Prince, estime la Ce-Jilap.

Plus d’une vingtaine de policiersnationaux ont été tués durant l’année 2015.

Plus de 4 policiers sont morts par balles, depuis le début de l’année 2016, dont le dernier lire la suite sur alterpresse.org

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *