Venezuela – Économie : Le Parlement déclare la « crise alimentaire » et sollicite le soutien de la FAO et de l’UNICEF
A la chronique d’hier nous avons abordé la situation d’insécurité alimentaire en Haïti avec cette nouvelle donnée faisant croire que le nombre de personne en insécurité alimentaire sévère en a doublé au cours des 6 derniers mois. Aujourd’hui il est question de notre grand ami le Venezuela qui vit aussi une situation extrêmement difficile sur le plan alimentaire. En effet, en raison du manque de médicaments, de la pénurie de fournitures médicales et de la détérioration des infrastructures de santé », l’Assemblée nationale du Venezuela a fait voter hier 11 février le statut de « la crise alimentaire nationale ».
Avec les voix de l’opposition, la plénière a adopté le texte, qui souligne que la sécurité alimentaire sera atteinte et encourage également la production dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture. Avec cette déclaration, les députés opposés au gouvernement du président de la République, Nicolas Maduro, évoquent « l’absence de sécurité alimentaire » et réclame que des experts de l’UNICEF et de la FAO se rendent au Venezuela pour évaluer la situation et les risques engendrés par les problèmes d’approvisionnement sur cette population de 30 millions d’individus.
Pour les députés de l’opposition, la FAO doit dépêcher une commission d’experts pour évaluer les risques « d’insécurité alimentaire in situ » et aussi « étudier la fiabilité » des chiffres officiels, quant à l’UNICEF elle se doit de mesurer « l’état de la malnutrition infantile » sur l’ensemble du territoire national.
L’opposition met à point d’honneur à dénoncer le manque de nourriture et de médicaments, ce qui contraint les Vénézuéliens à affronter de longues files d’attente pour dénicher de la nourriture et des médicaments en accès limité. De son côté, les membres du parti en place dénoncent une manœuvre politicienne pour légitimer une intervention étrangère.
A rappeler que le Venezuela fait face à une pénurie de produits de base que des consultants privés évaluent au deux tiers, une crise aggravée par la chute des prix du pétrole, un secteur qui génère 96 % des devises dans un pays dépendant totalement des importations. Le pays a enregistré une inflation des prix de 140 % entre septembre 2014 et septembre 2015. Situation très délicate, contexte très difficile pour ce pays qui a beaucoup aidé Haïti au cours des 10 derniers années notamment en termes de prix préférentiels de pétrole, et mais aussi en termes d’appui budgétaire à travers le financement différé dans le cadre du Petro Caribe. Il est regrettable de voir aujourd’hui le Venezuela en train de faire appel à la FAO et l’Unicef dans un contexte de crise alimentaire. Ce pays n’a pas su diversifier son économie, n’a pas su engager les reforme nécessaires, bref il pas su consolider les acquis d’Hugo Chavez et rentrer dans l’ère de la modernité.
Etzer S. Emile
Economiste
Radio Vision 2000
