Monde – Économie: S’attaquer à la corruption dans les États fragiles

Lors d’un événement organisé cette semaine à la Banque mondiale sur le thème « Corruption dans les États fragiles : un défi pour le développement », un panel d’experts s’est intéressé aux liens étroits entre insécurité et corruption, avant d’avancer des solutions.

Pots-de-vin, fraude, népotisme, détournement des ressources naturelles et autres formes de corruption constituent autant d’entraves au développement, pouvant même aller jusqu’à nourrir les violences politiques.

La corruption est aussi un problème financier majeur : l’évasion fiscale fait ainsi perdre aux pays environ 3 100 milliards de dollars (l’équivalent de 5,1 % du PIB mondial). L’exploitation illégale de bois représente entre 30 et 100 milliards de dollars. 10% à 30 % environ de la valeur des infrastructures financées par l’État s’évanouissent dans l’air. Et, selon une récente enquête auprès des entreprises réalisée dans 127 pays, une transaction sur sept s’accompagne d’un dessous-de-table.

Shanta Devarajan, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord, a rappelé que la corruption n’impliquait pas obligatoirement un pot-de-vin ou une fraude et pouvait ainsi échapper au radar des indicateurs économiques.

La « corruption silencieuse » qui prévalait en Tunisie avant le Printemps arabe favorisait par exemple les affidés du clan du président Ben Ali, ce qui a permis de protéger certains secteurs et de créer des monopoles. « Pendant 20 ans, il n’y a pas eu de création d’emplois », a-t-il souligné.

Jan Walliser, vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour la croissance équitable, la finance et les institutions, a estimé qu’au vu du nombre de personnes vivant dans des régions fragiles, la pauvreté perdurera « tant que nous ne résoudrons pas leurs problèmes ».

« Nous devons trouver des moyens stratégiques de combattre la corruption dans les États fragiles », a-t-il déclaré.

En Haïti, la corruption devient un fait social normal. Ne pas être un corrupteur ou un corrompu devient l’exception. Les accusions touchent tout le monde, au niveau du CEP, les ministères, palais national, les ONG, au niveau du privé. On parle de plusieurs centaines de millions de dollars de manque à gagner sur la frontière a cause de la contrebande, on parle de plusieurs milliards de gourde au niveau des douanes et de la DGI, sans parler des commissions et la surfacturation sur les projets gouvernementaux.

Il faut tracer des exemples dans ce pays si on veut combattre la corruption, mais dommage l’impunité règne, et le système continue de protéger même de vénérer les gens malhonnêtes.

 

Etzer S. Emile

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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