Monde – Économie: Le FMI s’inquiète du surendettement dans les pays émergents

Il fut un temps, pas si lointain, où les dettes souveraines de la zone euro ou la crainte d’un défaut grec monopolisaient l’attention du Fonds monétaire international (FMI). Désormais, c’est du côté des pays émergents, où « les risques financiers ont basculé », a noté le FMI selon un article du journal le Monde.

Dans son rapport sur la stabilité financière mondiale, rendu public mercredi 7 octobre à Lima, au Pérou, au cours de la réunion annuelle de l’institution, le Fonds invite les gouvernements des pays membres de l’organisation à prendre d’urgence les mesures qui s’imposent pour assurer une stabilité financière générale, qui fait toujours défaut, et pour consolider ainsi la reprise. En présentant ces travaux, José Vinals, directeur du département des marchés et conseiller financier, a exhorté de nouveau la Réserve fédérale américaine à différer – au minimum jusqu’au début de 2016 – la hausse annoncée de ses taux. S’il a salué quelques « bonnes nouvelles », parmi lesquelles l’amélioration de la stabilité financière dans les économies avancées, M. Vinals a aussi pointé « le basculement des risques financiers » du côté de pays émergents qui font face à une cinquième année consécutive de ralentissement, à la fin du supercycle des matières premières et du boom du crédit.

« Le surendettement dans les économies émergentes atteint 3 000 milliards de dollars », a-t-il observé. L’endettement élevé des entreprises et l’ouverture plus grande aux conditions financières mondiales renforcent la vulnérabilité des firmes et exposent les pays émergents aux sorties de capitaux et à la détérioration de la qualité du crédit, a-t-il précisé. Les turbulences financières de l’été dernier en Chine donnent une petite idée de l’ampleur des défis à relever, a ajouté M. Vinals. Le conseiller financier du Fonds en a cité trois, valables pour tous les pays : la nécessité de l’assainissement des bilans des banques et du désendettement des entreprises dans les émergents, la poursuite dans les pays avancés du travail engagé pour solder l’héritage de la crise et l’effort nécessaire à conduire pour limiter les réactions des marchés à la pression (moindre liquidité, volatilité accrue…).

Le FMI s’inquiète énormément de la capacité des fonds d’investissement, via les effets de levier, à amplifier les chocs notamment dans les pays émergents. Or, selon l’institution, les effets de levier sur le marché des dérivés porte sur quelque 1 500 milliards de dollars. « Un travail collectif urgent est nécessaire pour affronter la montée des défis dans un monde incertain, pour assurer la stabilité financière et de meilleures perspectives de croissance»

Enfin, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a assuré qu’il existait « un scénario de sortie possible vers un renforcement de nos économies et vers un redressement de la croissance potentielle ». Elle a regretté que les prescriptions du Fonds ne soient « pas toujours appliquées ni entendues », et défendu la nécessité de soutenir la demande, de prendre des mesures en faveur de la stabilité financière et d’engager des réformes structurelles.

Bref, Haïti a tant besoin de reformes structurelles dans plusieurs secteurs, dans plusieurs sphères de la gouvernance politique, économique, légale et autres. On doit donc cesser de faire du saupoudrage pour des résultats à la va-vite, qui n’ont pas de profondeur et n’ont pas d’impact donc aucune retombée sur l’avenir et le niveau de vie réelle des populations.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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