Haïti et la République Dominicaine (RD) s’accusent, alors que l’interdiction des produits va affecter 500 millions de dollars de marchandises
La décision du Ministère de l’Économie et des Finances/MEF d’interdire la rentrée par voie terrestre de 23 produits en provenance continue de susciter des réactions en RD.
Si le gouvernement haïtien dit prendre ces mesures dans l’objectif d’un meilleur contrôle de qualité et en vue de mieux assurer la sécurité de la population », il faut comprendre que cette interdiction est venue pour faire pression sur la RD pour les faire asseoir et discuter les questions migratoires et du même coup arriver à les faire respecter les engagements.
La RD réplique et accuse le gouvernement haïtien de violer les engagements commerciaux, et espère qu’Haïti pourra retourner sur cette décision.
Selon le ministre dominicain, cette mesure est une violation d’un accord signé entre l’État haïtien et dominicain en Avril 1996 en tant que membre de l’Organisation mondiale du commerce.
En effet, selon le ministre du commerce et de l’industrie en RD Jose Del Castillo Saviñón, La récente mesure sur 23 produits va au-delà, car ces groupes de produits représentent environ 574 lignes tarifaires, »
Jose Del Castillo Saviñón reconnaît que cette mesure va affecter environ 500 millions de dollars du volume des exportations dominicaines vers Haïti, dont la farine de blé qui représentait à elle seule 74 millions de dollars d’exportation l’an dernier.
En passant, il faut rappeler que l’ambassadeur dominicain a été rappelé pour consultation, et son gouvernement annonce de nouvelles mesures en termes de réaction. Quand Haïti accuse la RD de violer les accords migratoires, cette dernière fait la sourde oreille, aujourd’hui c’est au tour de la RD d’accuser Haïti de viol des accords commerciaux. Commerce et migration. L’un est bon pour nous, l’autre est bon pour le voisin. On doit arriver à s’entendre car nous sommes condamnes a vivre ensemble. Entre temps, des milliers de rapatriés sont dans des situations vulnérables sur les villes frontalières, et les produits dominicains seront plus rares et plus chers sur le marché national à partir de 1er octobre.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000