Chute sévère des prix agricoles au niveau mondial, contre la hausse des prix sur le marché local
Selon l’Indice mensuel des prix alimentaires publié, ce jeudi 10 septembre, par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), l’abondance de l’offre et la moindre demande chinoise sont les principales raisons de la forte baisse des prix agricoles mondiaux enregistrée en août. Ce recul est le plus important enregistré depuis sept ans.
« Le plus spectaculaire est cette chute drastique des prix en août » a déclaré Abdolreza Abassian, économiste en chef de la FAO. « L’offre excédant la demande va continuer de peser sur les prix » prédit-il.
Cette baisse concerne les principales denrées comme le lait, les huiles végétales, le sucre ou les céréales qui ont perdu 15 % en un an, précise la FAO dans son Indice mensuel des prix alimentaires. L’indice calculé sur un panier de denrées de base accuse une perte de 5,2 % en un mois, à 155,7 points.
Les céréales, à elles seules, accusent une baisse de 7 % par rapport à juillet et les huiles végétales de 8,6 % sur la même période, ces deux catégories de produits atteignant ainsi leur plus bas niveau depuis mars 2009.
Les perspectives de récoltes mondiales établies par la FAO se chiffrent à 2,54 milliards de tonnes, soit 13,8 millions de tonnes supplémentaires par rapport à 2014 – déjà une année d’abondance.
Les produits laitiers comme les poudres de lait, les fromages, le beurre ont perdu 9 % de leur valeur, principalement sous l’effet du ralentissement de la demande chinoise sur les marchés internationaux.
Enfin le prix du sucre s’est contracté de 10 % en un mois en raison d’une nouvelle dépréciation du Real brésilien (la monnaie du Brésil) par rapport au dollar mais aussi des estimations de production en Inde, qui devient le deuxième producteur mondial et sera le premier exportateur net en 2016.
Paradoxal, quand même d’enregistrer d’un coté la baisse record des prix des produits alimentaires comme le lait, l’huile et les céréales sur le marche mondial, et d’un autre coté le renchérissement de ces mêmes produits sur le marché local, alors que nous consommons pratiquement des biens alimentaires importés à près de 70%. Les chiffres de 9,3% comme taux d’inflation pour le mois de juillet et les prévisions d’une inflation de deux chiffres pour le mois d’aout dernier en sont les preuves. Seuls les importateurs et grands distributeurs ont le secret. En attendant les familles a revenus faibles ont du mal à aborder la rentrée scolaire, et ce ne sont pas les mesures du Ministère de l’Education nationale qui feront changer la donne.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000