Les élections ont eu lieu, mais les violences et perturbations doivent nuire à l’image du pays
Comme prévu le premier tour des élections législatives a bel et bien eu lieu hier. Les organisateurs sont généralement satisfaits pourtant plusieurs organisations de la société civile, des partis politiques aussi bien que certains citoyens sont très déçus par rapport aux faiblesses en termes d’organisation, aux actes de violence et surtout au faible taux de participation, ce qui peut hypothéquer énormément la légitimité des prochains élus.
Ce n’est pas prudent de célébrer la victoire, car l’après 9 aout peut être difficile à gérer, car les contestations vont venir mais surtout l’image négative de mauvaise organisation qui est dans tous les titres de medias internationaux ce matin. Donc, une crise post électorale est bien possible. Décidément, on est en droit de se demander est ce que nous avons des problèmes génétiques en termes de capacité d’organisation des élections. On n’est vraiment pas en mesure de les organiser, de les gérer, de les sécuriser, d’accepter le verdict des urnes, bref, on n’arrive toujours pas a faire voter au moins la moitié des votants de ce pays depuis 1990.
Les chiffres officiels en termes de participations ne sont pas encore connus, mais les résultats de plusieurs procès-verbaux, laissent croire que ce taux doit se situer entre 10 à 15%. Donc, on aura des élus qui ne sont pas légitimes et qui ne reflètent pas nécessairement la volonté de même la moitié des électeurs.
Vraiment, il faut faire mieux au deuxième tour et pour les élections présidentielles, car le pays ne peut plus supporter le cout des élections mal organisées. On se demande enfin, comment 38 millions de dollars peuvent accoucher une opération de vote aussi au rabais, avec des isoloirs qui n’isolent pas, et des bougies qui n’éclairent pas trop bien. Il faut une gestion plus optimale des ressources financières, et cesser de faire du blaming game, entre PNUD, gouvernement et CEP. Les votants méritent mieux que cela, l’image d’Haïti espère mieux que cela.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000
