Haïti se prépare à élire un nouveau président, malgré le risque de fraude

Quatre jours avant un scrutin présidentiel et législatif crucial pour l’avenir d’Haïti, la campagne électorale se poursuivait mercredi dans un climat troublé par les craintes de fraudes massives et l’épidémie de choléra.

Le directeur du registre électoral national haïtien, Philippe RJ Augustin, a déclaré à l’AFP qu’il craignait « des fraudes partout » et que des responsables de bureaux de vote soient touchés par la corruption qui sévit déjà dans le reste de la société haïtienne.

« Je ne suis pas sûr que les 33.000 membres des bureaux de vote soient intègres dans un pays qui est pauvre », a-t-il dit.

Il a dit craindre également que le système qui prévoit d’apposer de l’encre indélébile sur une des phalanges de chaque électeur après son vote, pour éviter qu’il ne vote plusieurs fois, ne soit pas suffisamment efficace. « Ca peut se détourner ».

Quelque 4,7 millions d’habitants de ce pays, exsangue après le séisme de janvier qui a fait plus de 250.000 morts, sont appelés aux urnes le 28 novembre pour élire leur nouveau président et un nouveau parlement.

La campagne électorale a été perturbée ces derniers jours par des violences sporadiques et, lundi, les partisans de deux candidats se sont affrontés dans le sud-ouest du pays, faisant deux morts.

Mercredi matin, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées à Port-au-Prince pour manifester contre le président René Préval et son protégé, Jude Célestin, qui se présente sous la bannière d’Inité (« Unité » en français), le parti au pouvoir. Des drapeaux d’Inité ont été brûlés, mais la manifestation n’a pas dégénéré.

M. Célestin fait figure de grand favori aux côtés de Mirlande Manigat, 70 ans.

Les heurts qui ont entouré la campagne jusqu’à présent, conjugués à l’épidémie de choléra qui sévit depuis plus d’un mois, n’ont pas poussé les autorités à reporter le scrutin de dimanche, comme le souhaitaient quatre des 18 candidats.

Il « est important pour le pays » de maintenir les élections, a déclaré Mme Manigat dans un entretien à l’AFP. « Les Haïtiens (…) veulent le changement ». « Le choléra en lui-même ne devrait pas empêcher l’élection », a-t-elle ajouté.

La maladie a fait jusqu’ici 1.415 morts et entraîné plus de 25.000 hospitalisations, selon le dernier bilan, communiqué mardi.

Selon Nigel Fisher, coordinateur de l’ONU pour Haïti, l’épidémie « se développe de plus en plus vite » et les Nations unies jugent que le cap des 200.000 cas pourrait être franchi dans trois mois.

La maladie a suscité des manifestations violentes la semaine dernière, notamment à l’encontre des soldats népalais de la Mission des Nations unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah), accusés d’avoir importé la bactérie mortelle.

« Je ne dis pas que la Minustah est responsable. J’ai un doute », a dit à ce propos Mirlande Manigat. « Selon les informations qui ont filtré du ministère de la Santé, c’est prouvé », a-t-elle toutefois ajouté.

L’aide internationale, décisive pour combattre la propagation de l’épimédie, continuait d’affluer mercredi.

La Banque mondiale a annoncé qu’elle préparait un don de 10 millions de dollars pour améliorer l’accès aux services de santé et à l’eau propre. La France a de son côté annoncé mercredi l’envoi de moyens d’urgence à l’hôpital universitaire d’Etat de Port-au-Prince.

Trois chercheurs ont en outre publié mercredi une lettre appelant les Etats-Unis à fabriquer et stocker à grande échelle des doses de vaccin contre le choléra pour pouvoir intervenir rapidement.

Source: France 24

Une pensée sur “Haïti se prépare à élire un nouveau président, malgré le risque de fraude

  • 25 novembre 2010 à 9:25
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    Election en Haïti: le favori s’invente un titre d’ingénieur de l’EPFL
    Présidentielle | Parmi les 18 candidats à la présidentielle, Jude Célestin, affirme être diplômé de la haute école. Or il n’en est rien.

    © AFP | Grâce à ses gros moyens, Jude Célestin a fait tapisser les murs des villes avec ses affiches.

    Dominique Roux | 25.11.2010 | 00:00

    «Je suis diplômé de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse) en génie mécanique. Dans sa catégorie, L’EPFL est l’une des meilleures écoles au monde.»

    Flatteuse pour la haute école des bords du Léman, cette phrase est tirée de la présentation de Jude Célestin, l’un des 18 candidats à la présidentielle, dont le premier tour aura lieu dimanche en Haïti. A 48 ans, ce proche du président sortant René Préval (qui ne peut pas se représenter) est l’un des favoris du scrutin.

    Dans un pays frappé par le choléra et dont plus de 1 million et demi d’habitants vit encore dans des conditions effroyables, dix mois après le tremblement de terre du 12 janvier, se présenter comme ingénieur serait un magnifique argument électoral. Qui de mieux, en effet, qu’un scientifique – actif ces dernières années à la tête du Centre national d’équipement qui gère l’essentiel des travaux publics en Haïti – qui de mieux, donc, pour diriger le pays et sa reconstruction?

    Pas dans la liste

    Le problème, c’est que Jude Célestin n’apparaît nulle part dans les registres de l’EPFL. Son porte-parole, Jérôme Grosse, est formel: «La personne en question n’apparaît pas dans la liste des diplômes d’ingénieurs de l’EPFL.» L’institution n’en dira pas plus.

    Cependant, à la décharge de Célestin, d’anciens étudiants n’excluent pas qu’il ait pu fréquenter tel ou tel cours en auditeur libre, mais de cursus menant à un diplôme, pas de trace.

    Selon nos informations, Jude Célestin, né le 19 juin 1962 à Port-au-Prince, a bénéficié de 1983 à 1986, d’un permis B délivré par les autorités vaudoises, puis d’un visa touriste de 5 jours en 2007. Mais qu’a donc fait le jeune homme durant ces années passées en Suisse?

    «Oh, vous savez, c’était un homme à femmes qui aimait faire la fête», raconte un Haïtien de Lausanne qui l’a bien connu à l’époque, mais préfère garder l’anonymat pour ne pas mettre en danger sa famille restée au pays. «Il passait la plupart de son temps à l’Association des travailleurs antillais de Suisse où il aimait faire le DJ», ajoute ce témoin.

    Jude Célestin n’a donc pas laissé le souvenir d’un étudiant studieux, dans la communauté haïtienne lausannoise. On y dit aussi qu’il aimait les voitures et que c’est à cause d’elles qu’il a dû quitter la Suisse.

    «Il ne payait plus ses assurances ni ses amendes, dit un autre témoin, et un jour il a été pris, par hasard, dans un contrôle de police à la gare de Lausanne.» A-t-il été expulsé, ou a-t-il quitté la Suisse de son plein gré? «On ne peut pas le dire, répond l’Office fédéral des migrations, cela relève de la protection des données.»

    Jude Célestin sera-t-il élu à la tête d’Haïti? Selon les observateurs, il a les moyens financiers et les appuis politiques nécessaires. Malgré des démêlés avec le fisc de Floride – où il posséderait plusieurs maisons – il pèserait plusieurs millions de dollars et bénéficie du soutien du parti présidentiel INITE (unité en créole). Cependant, une victoire au premier tour de «l’ingénieur» semble difficile. Réponse dimanche

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  • 25 novembre 2010 à 7:46
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    C’est dommage que nous n’utilisions pas ce créneau qui nous est offert par Vision 2000 pour apporter des idées constructives pouvant servir au développement de notre pays!
    – C’est dommage que nous continuions à proférer les mêmes ménaces qui nous ont conduits là où nous sommes aujourd’hui, à lancer les mêmes idioties et les mêmes balivernes qui semblent faire de nous des êtres dépourvus de tout raisonnment logique duquel on peut tirer des leçons de vie!
    – C’est dommage que nous ne tirions aucune leçon du 12 janvier!
    C’est dommage que nous n’aimions pas ce beau pays qui est le nôtre!
    – C’est dommage que, dans nos interactions, nous options beaucoup plus pour la violence que pour l’UNION FAIT LA FORCE!
    – C’est dommage que nous oeuvrions à faire en sorte que notre chère Haiti soit toujours piétinée par les bottes étrangères!
    – C’est dommage que nous continuions à faire l’apologie du “déchoukage” au mépris du respect des biens privés et des biens de la collectivité!
    – C’est dommage que nous ne fassions pas encore en sorte que la richesse des uns soulage la pauvreté des autres!
    – C’est dommage qu’en Haiti la pauvreté des uns ne soit pas la cause d’insomnie des autres!
    – C’est dommage qu’il y ait tant de gens qui radotent sans même savoir de quoi ils parlent!
    – C’est dommage que nous nous prenions tous pour des politicologues!
    – C’est dommage que, « politicologues » que nous sommes, nous ne lisions tous pas le Prince de Machiavel qui nous apprendrait comment faire de la politique.
    – C’est dommage que nous ne respections la vie des autres!
    – C’est dommage que nous ne sachions pas jouer le jeu de la démocratie!
    – C’est dommage que, par notre façon d’agir, d’opiner et de concevoir la vie en communauté, nous souhaitions le retour de la dictature en Haiti!
    – C’est dommage que nous continuions tous à attendre un messie pour développer Haiti pour nous sans nous.

    Avec tous ces « c’est dommage », il est normal que notre pays soit comme il est, car nous travaillons pour qu’il soit ainsi.

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  • 25 novembre 2010 à 10:40
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    Election en Haïti: le favori s’invente un titre d’ingénieur de l’EPFL
    Présidentielle | Parmi les 18 candidats à la présidentielle, Jude Célestin, affirme être diplômé de la haute école. Or il n’en est rien.

    © AFP | Grâce à ses gros moyens, Jude Célestin a fait tapisser les murs des villes avec ses affiches.

    Dominique Roux | 25.11.2010 | 00:00

    «Je suis diplômé de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse) en génie mécanique. Dans sa catégorie, L’EPFL est l’une des meilleures écoles au monde.»

    Flatteuse pour la haute école des bords du Léman, cette phrase est tirée de la présentation de Jude Célestin, l’un des 18 candidats à la présidentielle, dont le premier tour aura lieu dimanche en Haïti. A 48 ans, ce proche du président sortant René Préval (qui ne peut pas se représenter) est l’un des favoris du scrutin.

    Dans un pays frappé par le choléra et dont plus de 1 million et demi d’habitants vit encore dans des conditions effroyables, dix mois après le tremblement de terre du 12 janvier, se présenter comme ingénieur serait un magnifique argument électoral. Qui de mieux, en effet, qu’un scientifique – actif ces dernières années à la tête du Centre national d’équipement qui gère l’essentiel des travaux publics en Haïti – qui de mieux, donc, pour diriger le pays et sa reconstruction?

    Pas dans la liste

    Le problème, c’est que Jude Célestin n’apparaît nulle part dans les registres de l’EPFL. Son porte-parole, Jérôme Grosse, est formel: «La personne en question n’apparaît pas dans la liste des diplômes d’ingénieurs de l’EPFL.» L’institution n’en dira pas plus.

    Cependant, à la décharge de Célestin, d’anciens étudiants n’excluent pas qu’il ait pu fréquenter tel ou tel cours en auditeur libre, mais de cursus menant à un diplôme, pas de trace.

    Selon nos informations, Jude Célestin, né le 19 juin 1962 à Port-au-Prince, a bénéficié de 1983 à 1986, d’un permis B délivré par les autorités vaudoises, puis d’un visa touriste de 5 jours en 2007. Mais qu’a donc fait le jeune homme durant ces années passées en Suisse?

    «Oh, vous savez, c’était un homme à femmes qui aimait faire la fête», raconte un Haïtien de Lausanne qui l’a bien connu à l’époque, mais préfère garder l’anonymat pour ne pas mettre en danger sa famille restée au pays. «Il passait la plupart de son temps à l’Association des travailleurs antillais de Suisse où il aimait faire le DJ», ajoute ce témoin.

    Jude Célestin n’a donc pas laissé le souvenir d’un étudiant studieux, dans la communauté haïtienne lausannoise. On y dit aussi qu’il aimait les voitures et que c’est à cause d’elles qu’il a dû quitter la Suisse.

    «Il ne payait plus ses assurances ni ses amendes, dit un autre témoin, et un jour il a été pris, par hasard, dans un contrôle de police à la gare de Lausanne.» A-t-il été expulsé, ou a-t-il quitté la Suisse de son plein gré? «On ne peut pas le dire, répond l’Office fédéral des migrations, cela relève de la protection des données.»

    Jude Célestin sera-t-il élu à la tête d’Haïti? Selon les observateurs, il a les moyens financiers et les appuis politiques nécessaires. Malgré des démêlés avec le fisc de Floride – où il posséderait plusieurs maisons – il pèserait plusieurs millions de dollars et bénéficie du soutien du parti présidentiel INITE (unité en créole). Cependant, une victoire au premier tour de «l’ingénieur» semble difficile. Réponse dimanche.

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