Haïti-Justice : Des centaines de personnes participent à une marche contre l’impunité
P-au-P, [AlterPresse] — Plusieurs centaines de personnes ont marché ce mercredi 6 mai, dans les rues de la capitale, pour dire non à l’ « impunité », quelques semaines après la libération jugée scandaleuse de deux présumés kidnappeurs par la justice, a constaté AlterPresse.
La marche, convoquée par plusieurs organisations, dont la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), est partie du Champ de Mars, principale place publique au centre de la capitale, aux environs de 10:30 du matin.
Les participants à la marche, encadrée par la police, ont exprimé leur colère contre la libération de Woodly Ethéart et Rénel Nelfort à l’issue d’un procès express le vendredi 17 avril 2015.
Ayiti pa yon Leta delenkan. An n leve kont enpinite, dwòg, kidnapin, asasina, blanchiman lajan (« Haïti n’est pas un État délinquant… ») : tel est un des nombreux slogans qu’on pouvait lire sur des pancartes qui ont, par ailleurs, ciblé plusieurs responsables judiciaires impliqués dans la libération des deux hommes.
Devant le siège du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), la coordonnatrice de la Sofa, Marie Frantz Joachim, exige que les autorités de l’Etat prennent une série de mesures pour corriger laver l’affront fait au pays avec ce procès considéré comme un « jugement de la honte ».
Pierre Espérance, du Rnddh, signale, pour sa part, que « la libération de ces deux hommes constitue la dernière goute d’eau qui a fait débordé le vase. Il exige que la Cour d’appel et la Cour de Cassation tranchent rapidement pour que les deux principaux chefs du Gang Galil rejoignent leur cellule en prison ».
Des personnalités politiques et de divers secteurs ont accompagné les manifestants, dont une partie s’en est pris au président Michel Martelly et à son équipe gouvernementale.
L’ancien directeur de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Mario Andrésol, qui a été remarqué dans la foule, affirme, qu’avec ces libérations, la police a reçu une gifle, elle qui a beaucoup peiné pour démanteler ce gang.
Au terminus de la marche, devant le Parquet de Port-au-Prince, la tension a monté d’un cran, lorsque l’institution a refusé de recevoir une délégation d’organisateurs qui souhaitait y déposer une déclaration.
Marie Yolène Gilles, du Rnddh, lire la suite sur alterpresse.org