Haïti – Santé: Haïti parmi les 10 pires pays au monde pour être mère
Selon un palmarès annuel établi par l’ONG Save the children et publié avant hier lundi 4 mai 2015, un classement de pays a été établi du meilleur jusqu’au pire pays au monde pour être une mère d’enfant. En effet, selon ce palmarès, la Norvège est le meilleur pays du monde pour être mère et la Somalie est le pire.
La Finlande, première l’an dernier, est deuxième cette année, et l’Australie, neuvième, est la seule nation non-européenne du top dix. Le Canada arrive à la 20e place, devant la France (23e) et le Royaume-Uni (24e). Les Etats-Unis ont glissé cette année de la 31e à la 33e place, derrière le Japon, la Pologne et la Croatie. L’ONG s’est notamment appuyée sur le risque de décès maternel dans chaque pays en prenant en compte la proportion entre les grossesses et les décès, l’espacement des naissances ou encore les conditions dans lesquelles se trouvent les mères de famille après avoir donné la vie.
Les données sur le bien-être des nouveau-nés et les soins reçus par la mère « avant, pendant et après la grossesse», ont également été utilisées. En effet pour l’ONG Save the Children, « le bien-être de la mère est intimement lié à la santé et au bien-être de son enfant ». Un autre critère qui a été pris en compte dans ces calculs est le système éducatif des pays, car pour l’organisation américaine « lorsqu’une fille est éduquée, son enfant a plus de chances d’être en bonne santé et d’être bien éduqué ». Vient ensuite le niveau de revenus des mères de famille. Save the children tient compte du revenu national brut par habitant pour étayer son classement. Enfin, le statut politique des femmes et leurs participations dans la vie politique sont les dernières données exploitées par l’ONG. «C’est un sujet important pour les mères et leurs enfants qui ont alors plus de chances […] d’apparaître comme des priorités nationales », conclut Save the children.
Les pays scandinaves dominent traditionnellement ce classement portant sur 179 pays. Les dix derniers du classement sont des pays africains à l’exception d’Haïti (169eme, ex aequo avec Sierra Leone). Neuf de ces dix pays africains sont le théâtre de conflits armés. Selon le rapport, les femmes américaines courent dix fois plus de risques de mourir en couches que les Polonaises. Elles connaissent le niveau de risque le plus grand de tous les pays développés.
En effet, il est important de mentionner que la richesse économique d’un pays n’est pas le seul facteur de bien-être pour les mères. A titre d’exemple Washington avec un niveau de revenu extrêmement élevé parmi les capitales du monde bat le record de mortalité infantile parmi les 24 capitales les plus riches, avec 7,9 décès sur 1 000 naissances, contre moins de 2 décès sur 1 000 naissances à Stockholm (Suède) ou à Oslo (Norvège).
A rappeler que selon ce classement, le top 10 des pays les mieux classés sont : Norvège (1er), Finlande (2e), Islande (3e), Danemark (4e), Suède (5e), Hollande (6e), Espagne (7e), Allemagne (8e), Australie (9e) et Belgique (10e). Le top 10 des pires pays sont : Haïti et Sierra Leone (169e), Guinée Bissau (171e), Chad (172e), Cote d’Ivoire (173e), Gambie (174e), Niger (175e), Mali (176e), République centre Afrique (177e), République démocratique du Congo (178e), et Somalie (179e).
Pour Haïti qui est dans le peloton des dix derniers avec des pays africains, le taux de mortalité infantile selon « Save The Children » est de 72,8 sur 1 000 naissances, et la durée moyenne de scolarité est de 7.6 ans. Le revenu moyen est évalué à 810 dollars par an et le salaire minimum en-dessous des 250 Gourdes par jour. Une situation alarmante et qui est le résultat de plusieurs décennies de mauvaise politique publique, de mauvais choix économiques. La précarité des mères et la naissance des enfants justifient bien évidemment cette volonté combien prononcée aujourd’hui pour la plupart des familles de la classe moyenne, aisée, et même des familles à faibles revenus d’aller donner naissance a l’étranger pour moins de risque de mortalité infantile ou maternelle, pour de meilleurs soins, pour des conditions de vie meilleures, mais surtout pour une nationalité en plus.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000