Amériques (Haïti) : Tension, alliance et expectatives, à l’approche du VIIe Sommet des Amériques

Par Wooldy Edson Louidor

Bogotá, [AlterPresse] — L’Amérique Latine est en mouvement, à l’approche du VIIe Sommet des Amériques, qui aura lieu à Panama les samedi 10 et 11 avril 2015, observe l’agence en ligne AlterPresse.

À l’instar des sommets antérieurs, réalisés sous l’auspice de l’Organisation des États Américains (Oea), la prochaine rencontre continentale vise à réunir les dirigeants de l’Amérique du Nord, de l’Amérique Centrale, de l’Amérique du Sud et des Caraïbes autour des problématiques affectant le continent. Mais, avec une grande différence, cette année 2015 : la participation de Cuba, pays exclu de l’Oea le 31 janvier 1962 [1].

Chefs d’état et de gouvernement, acteurs sociaux, représentants d’organismes internationaux et médias se mobilisent pour participer à l’un des événements politiques majeurs de notre continent [2].

Les citoyennes et citoyens de l’Amérique Latine observent, derrière le rideau de la scène géopolitique, un défilé de tensions, d’alliances et d’expectatives qui annoncent, déjà, les couleurs de cette rencontre continentale.

Tension entre le Venezuela et les États-Unis d’Amérique

La tension monte d’un cran entre le Venezuela et les États-Unis d’Amérique, dont l’administration politique – dirigée par le président Barack Obama – a pris des sanctions contre sept hauts dignitaires vénézuéliens. Les sanctions impliquent un gel des comptes en banque sur le territoire étasunien et l’élimination des visas américains de ces hauts fonctionnaires.

Pour comble de durcissement contre l’actuelle administration socialiste du président Nicolás Maduro, actuellement en pleine crise politique, Obama vient de publier, le 9 mars 2015, un décret, par lequel il a déclaré que le Venezuela « représente une menace pour la sécurité des États-Unis d’Amérique ».

Les partisans de l’héritage « chaviste » (le « chavismo » fait référence à l’ex-président vénézuélien Hugo Chavez, officiellement décédé le 5 mars 2013 à Caracas), dont le gouvernement de son successeur Nicolás Maduro, des mouvements sociaux, les leaders de la gauche latino-américaine, ont déjà réuni, en un mois, plus de huit millions de signatures de citoyennes et citoyens de la région et du monde, demandant la dérogation du décret susmentionné, qualifié d’ « impérialiste » et d’ « anti-latinoaméricaine ».

Ils planifient déjà une grande mobilisation contre le chef d’état étasunien et sa politique « anti-chaviste ».

Recherche d’alliances

Au VIIe Sommet des Amériques, les alliances entre les dirigeants de la gauche latino-américaine se verront de plus en plus soudées.

Les chefs d’État Evo Morales, Raúl Castro, Nicolás Maduro, Rafael Correa, Cristina Fernández et Daniel Ortega seront les chefs de file de la gauche latino-américaine. Ils défendront les principaux points de leur agenda politique autour du thème du Sommet : « Prospérité avec Équité : le défi de la coopération dans les Amériques  ».

Par ailleurs, les États-Unis d’Amérique et le Canada, alliés naturels, ne restent pas les bras croisés : ils ont déployé un plaidoyer, avec des pays des Caraïbes, en vue de la recherche d’une possible coopération dans des dossiers, tels que l’énergie, l’éducation, la sécurité, etc.

Des analystes politiques attribuent le voyage de Barack Obama à la Jamaïque, la veille de l’ouverture du VIIe Sommet des Amériques [3], à cette recherche d’alliance avec les représentants de la Communauté économique des Caraïbes (Caricom) [4].

Plus d’un vont jusqu’à avancer la thèse de l’agenda « occulte » du président américain à la Jamaïque, qui consisterait à affaiblir le Petro Caribe, une initiative de l’administration « chaviste », dont Haïti est bénéficiaire.

Expectatives entre la rencontre entre Barack Obama et Raúl Castro

Cependant, la prochaine rencontre entre les deux présidents, américain Barack Obama et cubain Raúl Castro, après des décennies de rupture de rapports diplomatiques entre les deux pays, suscite de nombreuses expectatives dans le cadre du Sommet. Elle attire tous les projecteurs.

L’annonce historique du rapprochement entre les deux pays, par les présidents Obama et Castro, a été faite le 17 décembre 2014, grâce à la médiation de personnalités importantes, dont le chef de l’Église catholique romaine, le pape François, selon plusieurs sources dignes de confiance.

Les médias et le monde attendent, lire la suite sur alterpresse.org

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