Monde – Économie: La Chine devient un banquier clé pour l’Amérique latine

Les récents développements de la Chine tant à travers le monde que dans le continent américain, plus précisément dans la région latino-américaine et caribéenne,  doit bien sur nous intéresser dans le cadre de cette rubrique. En effet, l’année 2014 a été une année vraiment exceptionnelle pour le financement chinois en Amérique Latine, si l’on veut croire un récent article du magazine China Daily. Selon les chiffres publiés par ce magazine, les prêts accordés aux pays de cette région en 2014 ont totalisé près de 22 milliards de dollars américains, un montant qui dépasse largement le financement pour l’Amérique latine par la Banque mondiale (BM) et la Banque interaméricaine de développement (BID) réunis.

Ce qui fait du point de vue financier, la Chine est devenue le partenaire le plus important pour l’Amérique latine. Cette puissance asiatique ouvre ses bras et ses portefeuilles en offrant des prêts bilatéraux préférentiels à la région de l’Amérique Latine sans aucune condition politique préalable, une approche qui est différente de celles de la Banque Mondiale et de la BID.

Néanmoins, les prêts chinois ont des conditions plus économiques, plus techniques, car ils exigent par exemple que les pays développent de très bonnes capacités de remboursement, avec des mesures de garanties au niveau du gouvernement pour d’éviter les risques.

A rappeler que les 8 et 9 janvier derniers, le Président chinois Xi Jinping, dans son discours a la cérémonie d’ouverture de la première réunion ministérielle de la Chine-CELAC (Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes) à Pékin avait révélé que la Chine compte investir 250 milliards de dollars en Amérique latine au cours de la prochaine décennie, et également arriver a un volume de commerce bilatéral dans l’ordre des 500 milliards de dollars.

A titre d’exemple, en termes d’investissements dans la Région, le mois dernier, la Chine a promis à l’Argentine un financement de 6,8 milliards de dollars pour appuyer la construction de deux centrales hydroélectriques et plusieurs chemins de fer, sans compter les promesses de prêts au Venezuela et a l’Equateur, tous des alliés de Pékin.

Un nouveau développement qui confirme l’hégémonie économique et financière chinoise sur le monde et surtout sur la région de l’Amérique latine au dépend des Etats-Unis et des institutions multilatérales dominées par les Etats Unis comme la Banque Mondiale et la BID. Comme nous avons l’habitude de le dire, ce sont de nouvelles réalités à prendre très aux sérieux dans la définition de nos priorités et la planification de nos programmes de développement en tant que pays de la Caraïbe. Nous avons intérêt à tenir compte de ces récents développements dans nos relations internationales, commerciales, économiques et pourquoi pas politiques. Nous serons tôt ou tard appelle à insérer la Chine dans nos perspectives, car elle devient de plus en plus une puissance économique incontournable dans le monde. Il est déjà impératif pour le nouveau gouvernement qui prendra les rênes du pays en 2016 de penser a ce niveau stratégique pour redéfinir les rapports, redéfinir les relations dans un monde dynamique qui a aujourd’hui de nouveaux maitres et de nouvelles forces économiques et financières.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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