Un euro pour un dollar, cette situation de parité est peut être pour bientôt.

Sans surprise, La monnaie européenne est tombée hier mercredi à 1 dollar 05, son niveau le plus faible depuis mi-avril 2003. Ce comportement de l’euro peut être expliqué par les inquiétudes persistantes sur l’économie de la zone euro tandis que le billet vert profitait d’un regain de spéculation sur un resserrement monétaire anticipé aux États-Unis.

En effet, « La tendance haussière à court terme du dollar a été renforcée par les chiffres meilleurs qu’attendu de l’emploi aux États-Unis (publiés vendredi dernier) qui ont alimenté les spéculations sur le fait que la Fed (Réserve fédérale américaine) va relever ses taux à partir du milieu de cette année », commentait Lee Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

La parité avant l’été, c’est maintenant une formalité aux yeux des marchés, qui voient l’euro à l’équilibre avec le billet vert, un euro pour un dollar, voire plus bas, dans un proche avenir. Et pour cause, en cinq séances seulement, la monnaie unique a perdu 4,5 % de sa valeur par rapport au billet vert, à 1,0532 dollar. Une baisse aussi rapide est historiquement très inhabituelle. C’est le signe d’un nouveau tournant pour la monnaie européenne.

La généralisation de la correction de l’euro, et pas seulement uniquement face à un dollar en pleine confiance, devrait s’accentuer. Dans le sillage des bons chiffres de l’emploi américain vendredi, les banques et stratèges ont révisé leurs prévisions sur cette paire de devises, qui concentrent toute leur attention. Ainsi, Crédit Suisse prévoit un euro à 0,98 dollar dans douze mois contre 1,02 auparavant, et Deutsche Bank à 1 dollar en fin d’année contre 1,05 précédemment. La banque allemande anticipe que l’euro évoluera sous la parité entre 2016 et 2017, dans la zone de 0,85-0,90 dollar. Un affaiblissement de long terme qui trouverait sa source dans la situation de l’économie européenne tout autant que dans la politique expansionniste de la Banque centrale européenne, selon Deutsche Bank.

En fait, ce dollar fort par rapport à l’euro n’est pas du tout une bonne chose pour l’économie américaine. Car avec un dollar fort, le marché américain est devenu moins attractif pour les investisseurs et les produits américains sont devenus plus chers sur le marché international notamment sur le marché européen. En d’autres termes ce dollar plus fort que jamais par rapport à l’euro devrait affecter négativement les exportations américaines. Voilà pourquoi, la banque centrale américaine doit agir sur ses instruments monétaires notamment les taux intérêts pour pouvoir arriver à un dollar plus rémunérateur et donc plus attrayant pour les investisseurs.

A l’opposé, cet euro faible devrait pouvoir aider les économies européennes à se relancer notamment avec les exportations et des investissements étrangers, mais l’Europe n’est pas prête, elle est plutôt préoccupée par des crises internes, ralentissement économique, dette publique, chômage, la crise de la Grèce et autres sans compter la question de l’Ukraine.

Bref, la hausse continue du dollar est un vrai dilemme pour la banque centrale américaine, et cette dernière devra trouver les bonnes formules pour stabiliser et peut être provoquer une dévaluation pour un meilleur avenir de l’économie américaine. Ceci devrait être en soi une bonne chose, non seulement pour les exportations américaines, mais également les économies de la zone dont celle d’Haïti qui dépendent en grande partie de la bonne sante de l’économie américaine.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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