Monde/Économie – Le Rwanda : Un modèle de croissance et de réduction de la pauvreté pour l’Afrique

La chronique de ce matin nous emmène en Afrique pour voir la situation d’un pays modèle a savoir le Rwanda, un pays phare en termes de réussite grâce a des reformes institutionnelles et économiques qui devraient inspirer Haïti.

En effet, selon le dernier numéro du rapport sur la situation économique du Rwanda, publié la semaine dernière par la Banque mondiale, la reprise se fait sentir au Rwanda : la croissance a grimpé à 7,1 % pour les trois premiers trimestres de 2014 et devrait, selon les projections, poursuivre sa progression en 2015 (7,5 %) et 2016 (7,7 %). Intitulé en anglais Managing Uncertainty for Growth and Poverty Reduction, « Gérer les incertitudes pour la croissance et la réduction de la pauvreté ».

Le rapport attribue la vigueur de la croissance enregistrée en 2014 avant tout à la forte expansion du secteur des services au Rwanda, à la hausse des dépenses publiques, mais aussi aux bons résultats du secteur de l’agriculture ainsi qu’à la chute des prix pétroliers. « On peut s’attendre à ce que la chute du prix du pétrole contribue non seulement à réduire l’inflation mais aussi à stabiliser le taux de change, à améliorer la balance des paiements et à alléger la facture des subventions sur l’électricité. Cette consolidation macroéconomique permettra alors une plus grande flexibilité sur le plan des politiques publiques », explique Carolyn Turk, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Rwanda.

Le rapport souligne également que la production agricole a été multipliée presque par deux entre 2000 et 2012 grâce à une politique agricole nationale stratégique adoptée par les autorités rwandaise en 2004, ainsi qu’au Plan Stratégique pour la Transformation de l’Agriculture, mis en œuvre avec le soutien du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture.

La facilitation des affaires est également un facteur qui explique la stabilité et la croissance vertigineuse du Rwanda aujourd’hui. Il faut dire que depuis 2001, le Rwanda a réformé de manière constante ses lois commerciales et ses institutions. En 2008, le Rwanda a introduit une nouvelle loi sur les sociétés qui simplifie la création des entreprises et renforce les protections des actionnaires minoritaires. Les entrepreneurs peuvent maintenant créer une entreprise en 2 procédures et 3 jours. Le Rwanda a également amélioré ses réglementations pour faciliter l’accès au crédit par l’adoption de nouvelles lois notamment la nouvelle loi relative aux sûretés mobilières facilitant les prêts garantis qui permettent à une gamme plus large d’actifs d’être utilisés comme garantie bancaire. Les réformes ont également inclus des mesures visant à accélérer le commerce transfrontalier et l’enregistrement des propriétés foncières.

Ces efforts ont permis pour la première fois a un pays d’Afrique subsaharienne, le Rwanda, d’arriver en tête dans les réformes d’après le rapport de la banque mondiale « Doing Business 2010 » et de faire un bond de géant (76 places) au classement général en se hissant à la 67e place sur 183 pays évalués, alors qu’il était classé 143e l’année d’avant.

Le Rwanda est devenu maintenant l’un des pays les plus sûrs et les plus stables pour les affaires dans cette partie de l’Afrique, ce dernier continent qui fait beaucoup de progrès ces dernières années. Il a adopté aussi l’anglais comme langue principale à la place du français pour une meilleure intégration dans le monde globalisé…..Le Rwanda est vraiment open for business après des années de guerre civile féroce entre 1990 et 1994.

En tout état de cause, avec ce rythme de croissance spectaculaire de 7 et 8% par année, il est certain que Rwanda va laisser la catégorie des pays pauvres et rentrer dans le stade des pays émergents dans les années à venir s’il arrive à maintenir cette stabilité politique, économique et financière. Bref, ici en Haïti, nous sommes dans la plus grande incertitude, on perd du temps, on tourne en rond, on détruit, on déstabilise, face à un gouvernement peu responsable et qui perd un peu le contrôle de l’Etat. Il est clair que la relance économique d’Haïti avec une croissance soutenue continue n’est pas pour demain, donc le pays émergent dont rêvait le gouvernement devra faire attendre des et des générations.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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