Haïti – Économie: Retombées positives de la baisse du prix du pétrole sur la croissance de l’économie dominicaine
Selon les récentes prévisions du Fonds monétaire international (FMI), l’économie de la République dominicaine bénéficiera d’une croissance supplémentaire de 1,1% de son produit intérieur brut (PIB), avec la réduction drastique des cours du pétrole sur le marché international dont le prix évolue en dessous des 50 dollars depuis quelques jours. Donc, en d’autres termes, ce baril de pétrole moins cher, fera croitre davantage l’économie dominicaine en 2015.
Selon le FMI et la Banque mondiale les pays en développement comme la RD doivent profiter de cette situation favorable sur le marché du pétrole, en tant que pays importateurs pour arriver a des changements structurels qui permettront la distribution du bien-être au niveau de la population grâce à l’amélioration des conditions de travail, un meilleur salaire et la création d’emplois de meilleure qualité.
Toujours dans ce même contexte, l’économiste dominicain Martinez Moya a déclaré que le gouvernement du président Danilo Medina devrait concentrer sur les accords contenus dans la Stratégie nationale de développement (SND), et d’essayer d’arriver à un Pacte fiscal qui sont les conditions pour la RD de parvenir à une redistribution efficace de la richesse.
« Je crois que la réforme fiscale est la clé pour arriver a diviser le «gâteau» d’une manière moins inégale, puisque plus de 60% des impôts perçus par le gouvernement sont les impôts indirects qui sont payés par les personnes pauvres et la classe moyenne », a aussi affirmé l’économiste dominicain Martinez Moya.
Maintenant, la grande question qui nous préoccupe c’est de savoir comment cette baisse des prix du pétrole sur le marché international peut impacter la croissance du PIB en Haïti ? Aucune prévision pour l’instant, mais nous ne devons pas nous attendre à une quelconque croissance supplémentaire, car les secteurs de l’économie ne bénéficient ni directement ni indirectement de la baisse des prix des produits sur le marche mondiale. Au contraire, au niveau de l’économie haïtienne, les prix à la pompe avaient augmenté depuis octobre et risque de connaître encore des hausses selon les perspectives de l’année dernière du gouvernement démissionnaire. Peut être ce dernier se sentirait mal à l’aise d’ajuster ces prix à la hausse vu les complexités de la situation politique et la chute drastique du prix à l’étranger.
En effet, l’accord de Petrocaribe établit un certain nombre de contraintes et peut empêcher le gouvernement haïtien de tirer le niveau profit tant souhaité de cette nouvelle situation au niveau du marché du pétrole. Ce sont des développements qui doivent nous porter à questionner l’avenir de ce programme Petrocaribe notamment avec un Venezuela en pleine crise. Les dominicains de leurs cote commencent déjà par anticiper un possible après petrocaribe sachant que l’aggravation de la situation économique au Venezuela et la chute continue du pétrole affecteront énormément toute la pertinence de petrocaribe qui se positionnait pratiquement comme option privilégié, mais qui ne serait pas aussi alléchant devant un pétrole en provenance d’autres pays déjà a un prix, presque 3 fois moins élevé, il y a de cela 6 à 7 mois.
Donc, il est très important pour nous en Haïti d’anticiper et réfléchir sur nos prochaines sources de revenus, sur les futures formes d’appui budgétaires, de source de financement pour nos projets d’infrastructures, qui sont inachevés pour la plupart. Ces questions et préoccupations restent pendantes, et elles sont peut être pas si prioritaires pour le moment, car nos acteurs sont plus intéressés présentement a négocier des postes de ministres et de directeurs généraux au nom de la patrie.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000
