Haïti – Économique: 12 Janvier 2010-12 janvier 2015, 5 ans de gestion inefficace du coté haïtien comme du coté de l’international

Cinq ans après le tremblement de terre qui a fait plus de 230 000 morts et dévasté la capitale, Haïti est dans l’instabilité politique.

Il y a cinq ans aujourd’hui le pays a connu l’une des pires catastrophes naturelles de son histoire. Le séisme en effet a tué plus de 230 000 personnes et a fait plus de 300 000 blessés.

Ce même désastre a détruit ou endommagé plus de 300 000 édifices, jeté plus de 1,5 million de personnes dans la rue et provoqué des dégâts évalués à 7,8 milliards de dollars, soit 121 % du PIB de 2009).

Cependant, le tremblement de terre a généré un immense élan de soutien de généreux donateurs occidentaux. À la fin de 2014, l’aide des gouvernements, fondations, entreprises et individus en réponse à la tragédie a atteint 10 milliards de dollars; avec des promesses d’au moins 6 milliards de dollars avant 2020.

Malheureusement, mis a part des réponses nécessaires au cours de la période d’urgence, et la réalisation de quelques projets de construction d’école ou d’hôpitaux, l’histoire de ces 5 dernières années est une histoire  de mauvaise gestion de fonds, histoire de projets mal gérés et d’occasions manquées.

En effet, très peu d’aide internationale a effectivement atteint le peuple haïtien. Les plus récents chiffres de l’ONU à partir de 2012 montrent que le gouvernement haïtien a reçu que 9,1 % des fonds alloués pour la reconstruction du pays soit 582,3 millions de dollars; alors que seulement 0,6 % des fonds a été consacré aux ONG et entreprises haïtiennes.

Le gouvernement haïtien, certes a reçu une très faible partie des fonds, 9,1%, mais n’a jamais pu faire preuve d’efficacité dans la gestion et l’allocation des ressources. Malgré l’instauration de CAED, le système continue de fonctionner avec des règles inefficaces, des procédures inutiles et des méthodes de gestion opaques.

En fait, le plus important bénéficiaire de l’aide du gouvernement américain suite au séisme du 12 janvier est l’USAID, qui a reçu des contrats d’une valeur de plus d’1 milliard de dollars au cours des 5 dernières années.

 

Cela a surtout été un stimulant utile pour le développement de certaines entreprises américaines basées à Washington, DC, et n’a pas renforcé l’emploi dans l’économie haïtienne, tandis que plus de 60% de la population vivent toujours avec moins de 1,25 dollar par jour.

Coté logement, un récent audit a indiqué que l’USAID avait construit juste 816 des 4000 logements promis pour les personnes touchées par le tremblement de terre, même après une augmentation de financement de passant de 55 $ à $ 90 millions de dollars.

Qui pis est, moins de 20 % des solutions de relogement proposées peuvent être considérées comme durables.

 

Plusieurs d’autres projets ont tourné au fiasco. Inauguré en 2011 par le président Martelly et Bill Clinton, le complexe Zorange est à l’abandon. Les infrastructures n’ont pas été construites et les maisonnettes n’ont jamais été terminées. Même constat à Morne-à-Cabrit au nord de Port-au-Prince. Ce projet de 3 000 logements sociaux, financé à hauteur de 44 millions de dollars par PetroCaribe, le fonds de coopération vénézuélien, a été inauguré en mai 2013. Sans services, trop difficile d’accès, sans emploi à proximité et avec des loyers trop élevés, ce projet est un échec.

D’un autre coté, le parc de caracole devrait créer 20,000 emplois, pourtant n’arrive pas à dépasser 4000 emplois.

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Il est clair que, dans ces conditions, la croissance attendue de la reconstruction n’a pas été au rendez-vous. D’ailleurs la croissance économique de 2,8% de 2014 est un exemple palpable. Nous n’avons pas pu faire le décollage après ce désastre, c’est dommage, nous devons tenter de réussir les 5 années à venir pour ne pas arriver en 2020 et célébrer 10 années d’échec et d’inefficacité. Le Rwanda a pu se relever après son génocide, Haïti peut également se relever, mais bon, pas dans ce contexte d’incertitude, ou les postes de ministres ou de directeurs sont en train d’être partagés sans une vision globale. Et surtout il faut se rappeler que Le Venezuela ne pourra pas nous supporter autant comme dans le passé, nous devons définitivement prendre notre destin en main.

 

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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