L’exercice fiscal 2012-2013 prend fin dans pratiquement 2 semaines, car nous entamons à partir de Lundi prochain la troisième semaine du dernier mois de l’exercice en cours. Ces deux semaines restant pour arriver à la fin de l’exercice ne vont pas durer longtemps, juste quelques jours. Ce sera toujours une période de discussions et de bras de fer politiques interminables, notamment après le dernier vote du Projet de loi électoral à la Chambre basse.
L’exercice 2013 va se terminer avec beaucoup d’angoisses dans un contexte où on ne peut pas parler vraiment de grands investissements cette année contrairement à 2011 et 2012. On occupe l’espace médiatique, depuis des mois, beaucoup plus avec des questions politiques, bien des fois triviales, et non des questions économiques sérieuses de développement et perspectives pour l’année prochaine.
Les indicateurs économiques clés ne sont pas du tout performants, le niveau du chômage en Haïti reste toujours suffoquant, alors qu’il y a aucune prévision avec des chiffes pour l’emploi dans le budget 2013-2014 qui devrait entrer en vigueur à partir d’Octobre prochain, soit dans pratiquement deux semaines.
La vie chère persiste toujours dans l’économie haïtienne, malgré la baisse des cours mondiaux des produits alimentaires et les derniers chiffres de l’IHSI avec une inflation qui fluctue en glissement annuel entre 6 et 7%, contrairement au 5% de la République Dominicaine.
La situation alimentaire des ménages haïtiens risque de s’empirer à partir d’Octobre prochain, si le budget est voté par les deux Chambres tel qu’il est avec toutes ces perspectives d’augmentation de taxes dans l’économie, même sur les produits alimentaires de bases.
Il y a tellement de besoins à tous les niveaux dans l’économie, et au regard de ce tableau politique sombre, qu’on ne peut pas attendre de grands développements significatifs l’année prochaine avec ce maigre budget d’environ 3 milliards de dollars américains pour une population de plus de 10 millions d’habitants. Certains analystes vont plus loin pour parler de même 11 millions d’habitants vivant sur le territoire national.
Il est donc devenu urgent de commencer par renforcer les institutions, rendre beaucoup plus dynamique le partenariat public-privé, repenser le système fiscal et capitaliser sur des secteurs porteurs de l’économie comme le tourisme et l’agriculture en vue de créer des richesses et générer des devises dans l’économie haïtienne. Ceci permettra évidemment d’avoir beaucoup plus de ressources pour élaborer un budget plus ou moins raisonnable avec pour objectif principal de réduire considérablement le nombre d’haïtiens vivant avec moins de $US 2 par jour depuis plusieurs années, comme l’ont fait le Brésil et la République Dominicaine.
Les perspectives économiques 2014, avec un taux de croissance économique de 4.5%, ne s’annoncent pas trop prometteuses dans ce contexte politique et pré-électorale très agité et très fragile. Ce contexte risque de s’empirer le deuxième Lundi du mois de Janvier 2014 qui n’est pas encore clair pour plus d’un. Encore une fois, les prévisions ont toutes les chances de s’avérer trompeuses et on sera encore obligé de les réviser sensiblement à la baisse.
Si un consensus politique n’est pas trouvé, comme le Président Martelly depuis avant hier prétend être à sa recherche, il faut s’attendre au pire, ce qui pourrait couter très cher à l’économie haïtienne qui n’arrive pas à générer même $ US 8 milliards de PIB. Un citoyen responsable doit bien sûr souhaiter ce consensus car son absence va être plus que douloureux pour plus d’un.
Riphard Serent
Vision 2000
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