Haïti/Rép. Dominicaine: Nouveaux chiffres sur le commerce entre la République Dominicaine et Haïti
Le directeur du Centre d’Exportation et d’Investissement en République Dominicaine (CEI-RD), Jean Alain Rodriguez à l’ouverture de l’atelier «Opportunités et défis du commerce frontalier entre la RD et Haïti» organisé la semaine dernière en coordination avec le ministère des Affaires étrangères, l’Union européenne et le PNUD a analysé en profondeur la question du commerce entre la République et Haïti.
Dans son discours il a affirmé qu’au cours de la premier trimestre de 2014, le commerce entre la République Dominicaine et Haïti a atteint un total de 560,3 millions de dollars américains, un chiffre qui couvre également les zones franches domestiques et à l’exportation, qui représentent la moitié de ce montant total soit 284,70 millions de dollars américains.
Il a dit que les exportations vers Haïti représentent plus de 11,1% du total des exportations de son pays, ce qui fait d’Haïti son deuxième plus grand partenaire commercial après les Etats-Unis.
«Ces résultats témoignent de l’importance et de l’impact du commerce entre la République dominicaine et Haïti, et à son tour, montrent de grands progrès dans cette ligne; c’est pourquoi le CEI-RD, va continuer à travailler pour arriver à mettre en œuvre un plan d’action visant à promouvoir un environnement commercial optimal entre Haïti et la République dominicaine, ceci pour promouvoir l’efficacité et la pertinence des initiatives de marché « , a déclaré Jean Alain Rodriguez, directeur du CEI-RD.
Le directeur CEI-RD a indiqué que pour la période 2010-2013, le commerce entre les deux pays avait atteint 4,17 milliards de dollars américains, avec notamment une croissance de 22,6% sur cette période pour passer de 872,7 millions de dollars en 2010 pour s’élever à 1,07 milliards en 2013.
Il faut dire que l’embargo imposé à Haïti, suite au coup d’État de 1991, a beaucoup contribué à l’intensification des relations commerciales entre les deux parties de l’ile, vu que la République Dominicaine était le seul pays ou Haïti pouvait s’approvisionner.
18 ans de cela, soit en 1996, l’année de la fondation de la commission mixte bilatérale, Haïti importait seulement 25 millions de dollars de produits dominicains, alors que ce chiffre allait presque tripler en 5 ans pour atteindre 72 millions de dollars en en 2001. De 2001 a 2011, les exportations dominicaines vers Haïti ont considérablement augmenté pendant cette période pour atteindre 1,013 milliards en 2011. Un chiffre qui a été donc multiplié par 14 en 10 ans.
Le déséquilibre est donc criant, et le fossé continue d’être plus grand année après année, car pendant que les exportations de la république voisine vers notre pays croient à un rythme exponentiel, nos produits ont beaucoup de mal à traverser la frontière malgré les négociations, malgré les réunions bilatérales, malgré les accords. Jusqu’à l’année dernière notre pays n’arrivait pas à dépasser 50 millions de dollars d’exportations vers la République Dominicaine, alors que leurs exportations vers notre économie se sont élevées à 1,1 milliards de dollars. Un chiffre bien entendu qui enregistre uniquement les exportations formelles, sans tenir compte des tonnes de marchandises qui traversent la frontière par la contrebande.
Donc chaque dollar que nous gagnons de notre commerce bilatéral en exportant, nous avons besoin de 22 dollars pour importer de notre voisin les produits que nous consommons tous les jours. Et nous n’avons pas l’impression que les choses vont changer dans le court terme….la tendance en notre défaveur demeure et le déficit commercial devient de plus en plus élevé.
Quelle est la stratégie du gouvernement pour augmenter nos exportations vers la RD ? Qu’est ce qui empêche à nos produits de percer le marché dominicain ? Quelles sont les propositions qui sont soumises dans les réunions bilatérales ? Quels sont les retombées des accords par ci et par la qui sont signes entre les dirigeants des deux pays ? Un ensemble de question qu’il faut se poser même quand on n’a pas les réponses, une façon pour dire que la situation est compliquée et les solutions ne sont pas vraiment pour demain.
Etzer Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000