USA – Économie: Le taux de chômage aux Etats-Unis poursuit son recul: encore de bonnes nouvelles pour la diaspora haïtienne
La chronique de ce matin nous emmène aux Etats-Unis, car nous avons intérêt a nous informer régulièrement de la santé de l’économie américaine compte tenu de son lien étroit avec l’économie haïtienne. En effet, selon les dernières statistiques du département du travail des Etats-Unis, le marché du travail américain poursuit son redressement avec la création de 214 000 emplois en octobre dernier.
Le taux de chômage a encore reculé donc en octobre aux États-Unis, tombant à 5,8% et faisant passer la barre du nombre de chômeurs sous les 9 millions pour la première fois en six ans. Le taux de chômage a perdu un dixième de point de pourcentage par rapport à septembre où il était à 5.9%, confirmant son niveau le plus bas depuis juillet 2008, selon les chiffres publiés ce weekend dernier. Voilà maintenant neuf mois consécutifs que, chaque mois, plus de 200 000 emplois sont créés en moyenne dans l’économie américaine.
Les créations d’emplois ont certes été un peu décevantes à 214.000, en recul de 16% sur celles de septembre, mais la Maison Blanche s’est félicitée d’un rythme de créations d’emplois qui pourrait faire de 2014 «la meilleure année» en la matière «depuis la fin des années 1990», selon l’économiste Jason Furman.
Quasiment tous les secteurs ont créé davantage d’emplois, notamment ceux de la restauration (42.000), du commerce de détail (27.000) et des services de santé (25.000). Le service public a ralenti ses créations de postes à 5.000 contre 12.000 au mois de septembre.
On se rapproche en principe du niveau du plein emploi mais la situation est toujours fragile et peut se corser d’un moment à l’autre. La baisse du taux de chômage est intervenue en effet malgré une légère augmentation de 0,1% du taux d’activité, qui compte les personnes ayant un emploi et celles qui en recherchent un. Ce taux de participation, qui a baissé depuis la crise pour des raisons démographiques et conjoncturelles accélérant mécaniquement le recul du chômage, est remonté à 62,8% en octobre. Cela représente 416.000 nouveaux entrants sur le marché du Travail. Mais ce large nombre a été compensé par 683.000 nouvelles personnes ayant trouvé un emploi.
Pour la première fois depuis juillet 2008 et l’éclatement de la crise financière, le nombre de chômeurs a symboliquement glissé juste en dessous de la barre des 9 millions à 8,99 millions. Proportionnellement, les chômeurs sont toujours plus nombreux parmi les Noirs (10,9%) que parmi les Blancs (4,8%).
Toutefois, si le taux de chômage se rapproche de plus en plus d’une situation de plein emploi, on n’observe toujours pas de pression au niveau des salaires. Ceux-ci continuent à faire du surplace.
Le salaire horaire n’a augmenté que de 0,1 % en octobre par rapport à septembre et de 2 % sur un an. Un chiffre qui reste toute modeste, une fois l’inflation retranchée. Donc, le fait que les salaires ne décollent toujours pas explique, en partie, le vote de sanction infligé le mardi 4 novembre au gouvernement de Barack Obama, qui a permis aux Républicains de remporter la majorité au Sénat et de consolider leur domination à la Chambre des représentants.
Des données assez importantes, assez régulières du bureau du travail aux Etats-Unis, qui permettent d’avoir une idée sur l’évolution du marché de l’emploi, les mouvements de la population active, le taux de chômage et le degré de marge de nos compatriotes aux Etats-Unis quant à leur capacité d’envoyer des transferts prives à leurs compatriotes. Ces statistiques sont entre autres fondamentales dans le cadre des objectifs de politiques publiques du gouvernement américain.
Il est grand temps pour qu’Haïti rentre dans cette dynamique de production et de diffusion de statistiques régulières sur ces variables aussi importantes comme l’emploi, les salaires, comme nous le faisons chaque mois pour les prix des produits dans l’économie au niveau de l’IHSI. Un paramètre parmi tant d’autre à prendre en compte, et à prendre très au sérieux par nos autorités politiques et économiques si nous voulons rentrer dans l’ère de la modernité, dans l’ère du règne de l’information, de la gouvernance efficace et du développement économique.
Etzer Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000