Haïti – Justice: Haïti hautement concernée par la Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes

Par Gotson Pierre

P-au-P., 2 nov. 2014 [AlterPresse] — La Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes, commémorée pour la première fois ce 2 novembre 2014, concerne au plus haut point la République d’Haïti, qui a souffert, au long des années, de plusieurs assassinats de journalistes restés non élucidés et impunis.

La date du 2 novembre est le jour anniversaire de l’assassinat en 2013 de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, reporters de Radio France Internationale (RFI), à Kidal au Mali.

Cette journée a été créée le 18 décembre 2013 par l’Assemblée générale de l’ONU, en mémoire de ces confrères lâchement assassinés, provoquant une onde de choc au niveau de la profession à l’échelle mondiale.

« Cet assassinat nous touche, toutes et tous journalistes du monde entier », avions-nous écrit le 4 novembre 2013 dans une note de sympathie à l’équipe de RFI, partenaire d’AlterPresse.

Aujourd’hui, que la date du 2 novembre devient la Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes, des questions se posent sur la situation en Haïti, qui a vu tant de crimes impunis contre ceux et celles qui exercent le métier d’informer.

Il est vrai qu’en janvier 2014, le pays a été classé 47e mondiale, en ce qui a trait à la liberté de la presse dans le monde, selon le rapport de Reporters sans frontières (Rsf), et que cette position constituait une avancée de 2 places pour le pays classé 49e dans le rapport de 2013.

Mais cela ne peut faire oublier que les cas de journalistes assassinés en Haïti durant de nombreuses années n’ont nullement été éclaircis.

Bien sur, il n’y avait pas d’enquête à mener sur l’exécution de Félix Darfour, sous le président Jean-Pierre Boyer (1818-1843), pour avoir critiqué le gouvernement.

De même, le doute n’est peut-être pas de mise, en ce qui concerne l’assassinat en prison du journaliste et propriétaire du journal Le Courrier Haitien, Joseph Jolibois, en mai 1936, après avoir été incarcéré 17 fois pour délits d’opinion.

Mais les dernières décennies ont été marquées par des cas emblématiques de meurtres de journalistes en Haïti. A commencer par celui de Gasner Raymond, le 1er juin 1976, à l’âge de 23 ans, en pleine dictature duvaliériste. On n’aurait pas a cherché loin, mais les responsables de ce crime n’ont été ni formellement identifiés, ni écroués.

Il en est de même du journaliste et propriétaire de Radio Haïti Inter, Jean Léopold Dominique, et du gardien de la station, Jean Claude Louissaint, abattus le 3 avril 2000, dans la cour même de cette radio, référence de taille dans la bataille démocratique.

Après maintes péripéties, le premier grand pas dans ce dossier c’était seulement en janvier de cette année, lorsque le juge d’instruction Yvickel Dabrésil a désigné certains anciens membres du parti Fanmi Lavalas (de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide) comme auteurs intellectuels de l’assassinat. Parmi les 9 principaux inculpés, figure le nom d’une ancienne sénatrice sous la bannière de Fanmi Lavalas, Mirlande Libérus, qui a publiquement rejeté les accusations. Depuis, le dossier semble piétiner.

Dans la liste des cas restés impunis, figure aussi celui de Brignol Lindor, assassiné à Petit-Goave (sud) en décembre 2001 par des partisans du pouvoir lavalas, qui ont publiquement revendiqué leur forfait, du confrère Jacques Roche, enlevé, torturé durant 4 jours, avant d’être assassiné le 14 juillet 2005 à Port-au-Prince.

D’autres noms sont certainement à mentionner : lire la suite sur alterpresse.org

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