Faciliter les affaires. Le Nouveau rapport de Doing Business. Quel résultat pour Haïti

Le Groupe de la Banque mondiale vient de publier son rapport Doing Business 2015, un rapport qui évalue la facilité de faire des affaires dans 189 pays du monde. Comme l’année dernière, le Singapour est classé au premier rang du classement. La 12e édition de ce rapport montre que les dix pays les mieux classés sur le plan de la facilité de faire des affaires sont Singapour, la Nouvelle-Zélande, Hong Kong, le Danemark, Corée du Sud, la Norvège, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Finlande et l’Australie.

Les 10 économies ayant le plus progressé depuis l’édition précédente sont le Tadjikistan, le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Trinidad and Tobago, la république démocratique du Congo, l’Azerbaïdjan, l’Irlande et les Émirats arabes unis. Les pays d’Afrique subsaharienne détiennent le record en matière de réformes réglementaires (75 sur 230 à l’échelle mondiale), tandis que l’Europe et l’Asie centrale comptent le plus fort pourcentage de pays ayant progressé. Les avancées sont inégales au sein de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord où la Syrie, en plein conflit, se retrouve au bas du classement. Les pays d’Asie du Sud ont été les moins réformateurs de tous. Alors que 80 % des pays couverts par le rapport ont amélioré la réglementation des activités commerciales l’an dernier, seuls un tiers environ ont progressé dans le classement. Pour autant, l’écart entre les pays les plus performants et les pays les moins performants continue de se réduire à mesure que l’amélioration du climat des affaires se poursuit, analyse Rita Ramalho, chef du programme Doing Business.

« L’activité des entreprises est plus facile cette année par rapport à l’an dernier, il y a 2 ans ou 10 ans », affirme-t-elle. « Les économies situées en bas du classement réforment à un rythme plus soutenu, de sorte qu’elles se rapprochent de celles qui obtiennent les meilleures performances.

Le rapport mesure la facilité de faire des affaires dans 189 économies en examinant 11 réglementations applicables aux entreprises, parmi lesquelles la création d’entreprise, l’obtention de prêts, le raccordement à l’électricité et le commerce transfrontalier. Mais il ne couvre pas toute la palette des sujets de préoccupation des entreprises, comme la sécurité, la stabilité macroéconomique ou la corruption. Le rapport 2015, intitulé Going Beyond Efficiency (Au-delà de l’efficience), s’appuie sur de nouvelles données et une nouvelle méthodologie dans trois domaines : le règlement de l’insolvabilité, la protection des investisseurs minoritaires et l’obtention de prêts.

Les pays où les transactions sont rapides et financièrement abordables ont de fortes chances d’obtenir de bons résultats », conclut-le rapport. Les pays les moins bien classés sont souvent ceux où la législation en la matière est obsolète ou tout bonnement inexistante. D’autres ont des textes de loi a priori efficaces mais qui ne sont pas suffisamment bien appliqués.

Quand nous regardons les résultats dans la zone Amérique Latine et Caraïbes, il faut dire que les pays les mieux classés dans le classement de Doing Business ou encore qui ont le meilleur climat des affaires sont la Colombie (34eme), le Pérou (35), le Mexique (39), le Chili (41), Panama (52), la Jamaïque (58), Guatemala (73), Costa Rica (83) et la République dominicaine (84).

«Le Groupe de la Banque mondiale a particulièrement félicité la République dominicaine, la Jamaïque et Trinidad & Tobago, des pays de la Caraïbes, pour être classé parmi les économies latino-américaines qui ont plus progressé entre Juin 2013 et Juin 2014. Ces trois pays selon le rapport ont mis en place des réformes qui ont eu des impacts positifs notamment en termes d’accès au crédit et des investissements transfrontaliers ».

Haïti de son coté a pratiquement stagné pour passer de 181eme à 180 eme sur 189 pays, juste avant le Venezuela (182eme). Bref, dans les deux cas, 2014, 2015, Haïti se retrouve dans le peloton des 10 derniers du classement. Donc, ce qui veut dire que nous n’avons pas véritablement fait de progrès en termes d’amélioration du climat des affaires. Si nous prenons par exemple l’une des rubriques prises en compte, l’accès à l’électricité pour laquelle nous avons perdu 5 places pour être en 119eme position contre 114eme l’année dernière. Donc, les choses ne s’améliorent pas nécessairement ici.

On se demande, ou sont les résultats de nos promesses de reformes ou des différents projets qui visent à faciliter les affaires ici en Haïti ?

Ces rapports qui mettent au grand jour nos mauvais résultats doivent nous porter à questionner l’efficacité de nos stratégies, questionner nos choix, questionner notre gouvernance économique. Faciliter les affaires n’a jamais été un simple mot,  pas un slogan donc améliorer le climat des affaires, demande beaucoup d’actions concrètes à tous les niveaux, procédures, cadre légal, énergie, accès au crédit et autres car on ne pourra jamais dribler les standards internationaux.

Etzer Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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