Haïti – Économie: Analyse des développements récents dans l’économie haïtienne par la BRH

La Banque de la République d’Haïti, BRH, a publié le 29 septembre dernier la dernière note sur la politique monétaire de septembre 2014. En général, cette note analyse les développements récents observés dans l’économie haïtienne en mettant emphase sur l’une des composantes de la politique économique à savoir la politique monétaire.

Voyons l’évolution de quelques indicateurs clés. En effet, pour les dix premiers mois de l’exercice 2013-2014, au niveau de la situation du secteur externe de l’économie haïtienne, il faut dire que les exportations ont connu une très faible croissance soit 0,33% pour atteindre 729,51 millions de dollars américains, alors que les importations qui sont dans l’ordre de 2,89 milliards ont diminué de 0,49%. Ce qui met le déficit commercial autour de 2,1 milliards de dollars soit une contraction de 1%.

Au niveau des transferts privés sans contrepartie (transferts de la diaspora), il faut dire que ces derniers ont totalisé 1,32 milliards de dollars d’octobre 2013 à août 2014, ce qui correspond à une hausse de 10,31% par rapport à la même période de l’exercice précédent.

Au niveau des finances publiques, les résultats ne sont pas du tout satisfaisants notamment en ce qui concerne la collecte des recettes. En effet les recettes courantes au dernier trimestre de 2014 se sont établies à 9,78 milliards de gourdes, contre 11,78 milliards un trimestre auparavant, soit une baisse environ 16,9%. Sur l’exercice les recettes cumulées ont totalisées 45,42 milliards de gourdes contre 50,9 milliards de gourdes prévus dans le budget.

Quant aux dépenses courantes, elles ont totalisée 18,18 milliards de gourdes contre 13, 30 milliards de gourdes le trimestre précédent soit une augmentation de 36,7% en variation trimestrielle.

Parallèlement, les dépenses cumulées d’octobre 2013 à septembre 2014, ont atteint 55,60 milliards de gourde, ce qui représente une hausse de 7,2% en variation annuelle.

Mais il faut dire que, en dépit du soutient budgétaire de 4,4 milliards de dollars reçus des bailleurs de fonds sur l’exercice, le déficit budgétaire s’est accentué, notamment avec la contre performance des recettes notamment avec des manques a gagner sur les prix du pétrole non subventionnés, mais ce déficit budgétaire peut être expliqué par la hausse continuelle des dépenses courantes de l’État.

Ce qui a entrainé un financement monétaire de la BRH totalisant 5 milliards de gourde au 17 septembre 2014. C’est une pente extrêmement dangereuse de persister dans le financement monétaire car il peut conduire à une l’incitation à ne jamais corriger les déficits publics et d’autre favoriser l’inflation.

Globalement, il faut dire qu’il y a quelques points positifs dans cette note de la BRH, comme les principaux indicateurs de conjoncture tels, la production industrielle et l’activité commerciale qui ont cru respectivement de 1,4% et 2,8% en rythme trimestriel….mais autre point sombre…. la production de l’énergie électrique à baisse de -1%. C’est ce qui justifie peut être la nomination d’un nouveau directeur a l’EDH. 5 directeurs en 3 ans pour des résultats exécrables en termes de production et de commercialisation du courant électrique.

Bref, il faut admettre que les déficiences sont énormes et que les perspectives ne sont pas tout a fait encourageantes, notamment avec un déficit budgétaire qui devient de plus en plus considérable,  qui pousse vers le financement monétaire de la BRH. Il faut de la part de nos autorités économiques et politiques une gouvernance économique plus responsable, avec un comportement plus rationnel pour des résultats plus rassurants ayant plus d’impact sur le niveau de vie de la population haïtienne.  En tout état de cause, Haïti pourra t-il devenir un pays émergent avec ces contre performances?

Etzer Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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