Crise de l’emploi dans l’économie mondiale. Inquiétudes pour Haïti
L’économie mondiale fait face à une crise de l’emploi généralisée et très inquiétante qui menace les perspectives de relance de la croissance, a averti hier mardi la Banque mondiale dans une dernière étude. En effet, selon les experts de la Banque mondiale, il n’existe aucun remède miracle pour remédier à la situation.
La Banque mondiale a rendu publique cette étude sur l’emploi mondial à l’occasion d’une réunion des ministres du Travail et de l’Emploi du G20 en Australie. Celle-ci indique que 600 millions d’emplois supplémentaires doivent être créées au niveau mondial d’ici à 2030 pour faire face à l’augmentation de la population.
« Il y a peu de doute qu’il y a une crise généralisée de l’emploi », a commenté Nigel Twose, directeur de la Banque mondiale chargé de cette question. « Comme l’indique clairement cette étude, il y a pénurie d’emplois, et d’emplois qualifiés ». Egalement préoccupant, « les inégalités salariales et de revenus se creusent au sein de nombreux pays en dépit de progrès dans certains pays émergents comme le Brésil et l’Afrique du Sud », a ajouté Nigel Twose.
De manière générale, les créations d’emploi se portent mieux dans les pays émergents que les pays les plus avancés, grâce à des moteurs comme la Chine et le Brésil, mais les perspectives ne sont pas réjouissantes, a-t-il dit. « Les projections actuelles sont inquiétantes. Des défis importants se profilent à l’horizon ».
D’après le rapport réalisé conjointement avec l »Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), plus de 100 millions de personnes sont au chômage dans les pays du G20 tandis que 447 millions sont considérées comme des « travailleurs pauvres » vivant avec moins de deux dollars par jour.
La croissance économique devrait rester faible, tandis que la situation de l’emploi pèse sur la consommation et les investissements, indique l’étude. Les salaires réels stagnent dans de nombreux pays membres du G20, voire reculent dans certains.
En réponse face à cette situation, chaque gouvernement doit adopter une approche adaptée en préconisant une collaboration durable et directe avec son secteur privé », a préconisé M. Twose. Cela revient à dire, qu’Haïti qui a toujours connu une crise de l’emploi, doit développer ses propres stratégies pour faire face à cette situation difficile. Maintenant la question, est ce qu’il y à un vrai plan pour attaquer ce problème crucial qui est le chômage généralisé dans ce pays ? La réponse est oui, nous sommes très forts à produire des documents de plans et de projets. Le Plan Stratégique de Développement d’Haïti (PSDH) en est un exemple. Mais, l’autre question, est-ce qu’il y a un plan qui a été effectivement mis en œuvre, ou qui est en train d’être appliquée ? Peut être pas.
Donc, le problème reste entier, d’un gouvernement à un autre, et cela complique la situation quotidienne de plusieurs millions. Donc, mis à part une faible quantité d’emplois stables, de qualité, bien rémunérés, le gros de la population active qui travaille se contente avec des emplois instables, conjoncturels des fois, pauvre en qualité, qui se distinguent à peine du chômage.
Bref ! Les perspectives ne sont pas encourageantes en matière de création d’emplois, surtout que les questions économiques ne font pas toujours l’objet des débats, vu la prédominance des questions électorales, les sensations politiques, bref !
De toute façon, il faut retenir toute politique économique et sociale qui ne fait pas de l’emploi la plus grande des priorité ne pourra pas donner de sérieux résultats durables, sinon de solutions superficielles, qui couvrent les plaies sans les guérir. Avec cette population qui ne cesse de grandir, la crise de l’emploi en Haïti deviendra encore plus grave. Parallèlement, C’est l’occasion d’interpeller les haïtiens, les gens qui sont capables, qui ont de bonnes idées, qui ont un minimum de ressources, mettez vous ensemble pour prendre des initiatives, créer des entreprises, au lieu d’attendre indéfiniment des emplois.
Etzer Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000