Risque possible de hausse plus prononcée des prix alimentaires dans les mois à venir

Écrit par  Etzer S. EMILE / Economiste / etzeremile@gmail.com | Radio Vision 2000

 

On a assisté depuis octobre 2015 à une inflation de deux chiffres et depuis lors l’inflation en glissement annuel oscille entre 12% et 15% pour des taux d’inflation de produits alimentaires plus élevés que la moyenne des prix totaux. Une situation qui s’explique en grande partie par les performances du secteur agricole local et la dépréciation continue de la gourde.

 

Le cyclone Matthew a compliqué davantage les choses pour des performances plus désastreuses du secteur agricole. Comme conséquence, on enregistre une baisse de la disponibilité des produits agricoles locaux, baisse de revenus des agriculteurs, hausse des prix et augmentation substantielle de l’insécurité alimentaire.

 

Ce qui est un peu plus inquiétant c’est que la tendance de hausse des prix alimentaire est devenu général, pour être plus précis régional, et quand on sait qu’Haïti importe près d’un milliards de dollars de produits alimentaires, donc on doit s’attendre  a une augmentation a la source de ces produits sans même parler de la hausse du taux de change.

 

En effet, un nouveau rapport de la FAO publié la semaine dernière fait état d’une augmentation substantielle des prix alimentaires au niveau de l’Amérique Latine et Caraïbes. Les pays comme le Costa Rica avec une hausse de 1,9%, l’Argentine (1,6%) et en Colombie (1,6%) sont les pays où les prix des denrées alimentaires ont enregistré une hausse plus élevée au cours de Janvier dernier.

 

Le document indique que, parmi les pays d’Amérique centrale, Mexique et dans les Caraïbes, le Honduras a été le seul pays ayant enregistré une déflation alimentaire autour de -0,2%.

 

La lutte contre la hausse des prix doit être avant tout une lutte pour la relance de la production agricole, avec une campagne de printemps réussi et des stratégies de capitalisation, d’augmentation de production, de recherche de marché pour des revenus plus importants. C’est aussi la lutte pour des exportations plus importantes pour tenter de réduire les déséquilibres commerciaux pour un taux de change plus stable.

 

Mais la hausse des prix éventuels et imminents du carburant sur le marché local risque de tirer davantage les prix des biens alimentaires a la hausse. Equation difficile, mais non pas impossible. Sans vouloir être un prophète de malheur, nous avons voulu attirer l’attention sur ces perspectives qui ne sont pas nécessairement encourageantes.

 

 

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