Le virus Ebola et son impact économique

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Depuis décembre 2013, les pays du golfe de Guinée dans la zone de l’Afrique de l’Ouest sont frappés par une épidémie de fièvre hémorragique appelée Ebola. Alors que le gouvernement guinéen annonçait avoir maîtrisé le virus en avril, la pandémie est repartie de plus belle et s’étend à quelques pays voisins. Quel est le bilan ? Jusqu’á hier 13 aout 2014, l’Organisation Mondiale de la sante, OMS a fait état de 1975 cas. Le pire cette fièvre tue près de la moitie des personnes frappées si ce n’est plus.

Mais quelles sont les conséquences économiques ? Bref, au-delà de la crise sanitaire, l’impact économique de cette épidémie meurtrière commence non seulement à inquiéter les pays africains touchés, mais également la communauté internationale. A titre d’exemple, l’Allemagne a exigé a tous ses ressortissants de quitter les pays touchés.

La Guinée, d’où l’épidémie est partie, pourrait perdre un point de croissance de son produit intérieur brut (PIB) qui passerait de 4,5% à 3,5% à cause de la maladie, souligne la première évaluation réalisée par la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).

Le vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop a précisé qu’il est trop tôt pour évaluer l’impact économique dans les autres pays, mais a cependant reconnu que, outre le Nigeria, les trois pays touchés étaient « tous des États fragiles ». Donc, une estimation doit être effectuée dans les semaines qui viennent pour évaluer, entre autres, l’impact sur le tourisme, le commerce et les importations. En attendant, l’on peut déjà noter que cette flambée de fièvre hémorragique qui reste particulièrement concentrée dans la zone frontalière commune aux trois pays touchés, est en train de causer « une saignée économique » des secteurs vitaux comme l’agriculture et les mines, préviennent des économistes et des commerçants.

Ainsi, en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, l’agriculture est particulièrement affectée car les travailleurs agricoles fuient les régions atteintes, tandis que le secteur du commerce est ralenti en raison de la fermeture des frontières terrestres et de l’annulation de vols, a indiqué la Banque mondiale avant d’ajouter : « dans le secteur minier, si l’évacuation de personnel expatrié qualifié se poursuit, il y aura un déclin significatif de la production ».

L’épidémie d’Ébola est donc tout aussi sinon plus préoccupante pour les pays riches en matières premières, en particulier en diamant et en minerai de fer. La société britannique London Mining a, par exemple, annoncé en juin avoir évacué tout son personnel « non essentiel » de Sierra Leone et examinait tous ses employés et les visiteurs sur ses installations, assurant néanmoins ne pas s’attendre à une baisse de la production.

Par ailleurs, la propagation de la fièvre risque d’avoir des répercussions sur le tourisme et le secteur aérien car de plus en plus de compagnies aériennes choisissent de suspendre leurs activités en direction des pays touchés.

Donc, il est clair que les conséquences économiques de la fièvre Ebola sont considérables, multiples et nous avons beaucoup intérêt à tout faire pour empêcher la rentrée de ce virus dans le pays.  Nous avons entendu le MSPP a pris des mesures, ce qui est bien, mais cela demande l’implication d’autres secteurs, d’autres entités du public et du privé pour contrer cette menace. Nous vivons déjà une situation économique difficile, cauchemardesque avec des perspectives pas du tout encourageants.  Les affaires Brandt ou Aristide ne devraient pas détourner notre attention et notre vigilance face à ce danger. Notre tourisme, notre secteur commercial, seraient très affectés….Une telle épidémie ici ralentirait notre croissance et accélèrerait  notre niveau de vulnérabilité et de pauvreté. Nous ne sommes vraiment pas prêts, pas assez structurés et pas assez organisés pour gérer ce danger.

Nous ne voulons pas être alarmistes, mais c’est des plus important d’anticiper et attirer l’attention sur ces impacts économiques graves.

Etzer Emile, M.B.A

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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