Réduction du nombre d’enfants non scolarisés mondialement. Quels sont les progrès en Haïti?
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Malgré de multiple programmes d’éducation lancés soit par des pays ou des organisations internationales comme la Banque mondiale, les progrès enregistrés quant à la réduction du nombre mondial d’enfants non scolarisés ne s’avèrent toujours pas satisfaisants. En effet, selon un nouveau rapport de l’UNESCO, 58 millions d’enfants dans le monde de 6 à 11 ans ne sont toujours pas scolarisés, soit une faible amélioration générale depuis 2007. Cependant, le document souligne qu’un changement positif est possible : 17 pays ont en effet réussi en près d’une décennie à réduire le nombre d’enfants non scolarisés de près de 90 %.
Produites par l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU), les nouvelles données relatives aux enfants non scolarisés montrent que – si la tendance se confirme-, il est probable qu’environ 43 % des enfants non scolarisés 15 millions de filles et 10 millions de garçons n’iront jamais à l’école. L’absence de progrès mondiaux est principalement due à la forte hausse des populations en Afrique subsaharienne, région qui abrite désormais plus de 30 millions d’enfants non scolarisés.
Prenons le cas de deux pays qui ont eu des résultats extraordinaires en termes de scolarisation. Au Népal, par exemple, entre 2000 et 2013, le nombre d’enfants non scolarisés est passé de 24 à 1 %. Pendant la même période, au Maroc, la population d’enfants non scolarisés a baissé de 96 %. Des exemples particulièrement intéressants qui envoient des messages à des pays sous-développés comme Haïti, et qui démontrent que des progrès peuvent être enregistrés dans l’éducation, avec de bons choix et des stratégies efficaces.
Les analystes du rapport de l’UNESCO identifient six facteurs jugés efficaces pour aider les enfants en âge de fréquenter l’école primaire à s’inscrire à l’école et dont d’autres pays pourraient s’inspirer : 1) Suppression des droits de scolarité 2) Transferts sociaux en espèces. 3) Une plus grande attention accordée aux minorités ethniques et linguistiques. 4) Augmentation des dépenses d’éducation 5) Amélioration la qualité de l’éducation. 6) Stabilité politique et arrêt des conflits.
Ici en Haïti, le président de la République dans ses discours dit faire de l’éducation l’une de ses priorités. Le document de la Primature sur les résultats par rapport aux OMD mercredi dernier 25 juin a fourni des chiffres qui démontrent de nets progrès qui ont été réalisés dans le domaine de l’éducation. A titre d’exemple, le taux net de scolarisation dans le primaire progressant continuellement de 47% en 1993 à 88% en 2011. Des progressions qui datent quand même de l’avant Martelly. Cependant, la cible de 100% de scolarisation dans le primaire ne sera vraisemblablement pas atteinte d’ici 2015, selon l’OMD et les disparités demeurent entre zones rurales (73%) et urbaines (86%). » Il y a aussi le problème de l’instabilité politique croissante qui peut causer problèmes au bon fonctionnement du système éducatif à tout les niveaux.
En tout état de cause, les chiffres paraissent intéressants notamment pour l’éducation primaire, mais nous n’avons toujours pas l’impression que l’aspect qualité constitue une priorité. Honnêtement, dire que 1 millions ou des millions d’enfants sont allés à l’école, sans poser les problèmes de compétences, et de productivité des gens qui sortent de ce système, de compétitivité par rapport aux jeunes des autres pays, est un non sens. L’éducation est un facteur de croissance et de développement, les pays asiatiques l’ont expérimenté, mais pas une éducation en quantité ou au rabais, dans des conditions vraiment déplorables.
Chiffre pour aujourd’hui: 65%
65% des élèves de l’école fondamentale en Haiti sont des surâgés (65%)
Etzer Emile, M.B.A
Radio Vision 2000