Nouvelle étude sur l’internet a haut débit dans la zone: Haïti vient en dernière position

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Selon une nouvelle étude de la Banque interaméricaine de développement (BID), sur la pénétration de l’internet haut débit au niveau du continent américain, sur 26 pays de la région Amérique Latine et les Caraïbes, le Chili vient en tête avec un indice de pénétration de haut débit de 5,57 sur 8. Tandis qu’en deuxième position l’on retrouve la Barbade avec un indice de 5,47, ce qui fait d’elle la championne dans les Caraïbes en termes de niveau de pénétration de l’internet a haut débit.  On n’est pas surpris qu’Haïti est bel et bien en 26 ème et dernière position dans la zone avec 1,71.

En fait, l’indice DigiLAC de la BID compare les pays de la région à l’aide de 37 indicateurs choisis sur la base de quatre piliers : la politique publique et de la vision stratégique, la réglementation stratégique, les infrastructures,  enfin les applications et le niveau de formation.

«Dans une société moderne, le haut débit est devenu l’ingrédient fondamental dans une politique publique pour accélérer la croissance économique et la réduction des inégalités», a déclaré Antonio García-Zaballos, qui dirige l’initiative de services à large bande de la BID.

Cette nouvelle étude de la BID a confirmé également que le plus grand obstacle à la pénétration du haut débit dans la zone était les coûts élevés de ce service pour les utilisateurs. A preuve, en Amérique latine et dans les Caraïbes, le coût de l’internet haut débit est huit fois plus élevé que le coût dans les grands pays de l’OCDE.

« Il est essentiel d’avoir les bons cadres réglementaires afin de favoriser la concurrence, la transparence et la sécurité juridique nécessaire pour stimuler les investissements nécessaires dans le domaine de l’internet», a déclaré Garcia- Zaballos.

Voyons rapidement le classement des 10 premiers pays de la zone Amérique Latine et Caraïbes de la pénétration de l’internet haut débit, donc mis a part le Chili 5,57, la Barbade 5,47, nous avons en 3 ème position le Brésil avec un indice de 5,32, le panama en 4eme position avec 5,05, Uruguay 4,81, Colombie 4,77, Mexique 4,62, Argentine 4,53, Equateur 4,34 et en 10 ème position la Jamaïque 4,29, qui occupe parallèlement la deuxième place de ce classement pour la Caraïbes.

Les trois derniers pays du classement, le Surinam qui occupe la 24eme position avec un indice de pénétration de l’internet haut débit de 3,12, Belize 3,11 et 26eme sur 26 pays, soit la dernière position Haïti avec seulement un indice de 1,71, donc notre pays est le seul pays de la région de l’Amérique latine et les Caraïbes ayant un indice de haut débit inferieur à 3. A noter que la République Dominicaine, qui accusait un certain retard dans le domaine il y a quelques années, s’est vite rattrapée et vient en 13ème position avec un indice de 4,22. L’indice de 1,71 d’Haïti est obtenu avec une pondération de l’indice pour les quatre piliers, soit, 1,35 pour les politiques publiques et vision stratégique, 1,0 pour les infrastructure, 3,34 pour la régulation stratégique et 1,36 pour les applications et le niveau de formation.

Il faut dire parallèlement une autre étude récente de la BID a révélé qu’une augmentation de 10% du niveau de pénétration de l’internet haut débit devra conduire à un saut de 3,2% en moyenne du produit intérieur brut. Pour dire à quel point l’internet est aujourd’hui déterminant quand il faut parler de croissance économique et de modernisation des activités et des services, soit publics ou privées.

Face à l’importance de l’internet haut débit dans une économie, nous recommandons beaucoup plus d’initiatives pour les réseaux de télécommunications de nouvelle génération car elle sont de plus en plus cruciales à un moment où les conditions du marché du travail sont particulièrement précaires, donc le haut débit peut aider à préserver les emplois et parer à une impact potentiel sur les filets de sécurité sociale.

Le haut débit a également un impact sur la croissance car à long terme car il peut améliorer la productivité de l’ensemble de l’économie. Donc, les politiques publiques doivent encourager et inciter les fournisseurs à faire des investissements pour la modernisation des réseaux internet pour une emphase sur la qualité et la vitesse. Les fournisseurs de leur coté doivent répondre à l’appel en développant des infrastructures adéquates pour l’accès a l’internet haut débit, pour en quelque sorte matérialiser les folles publicités de haut débit qui nous font rêver pour rien. Cela rendrait la vie des consommateurs et les opérations des entreprises, plus faciles, on aurait moins de frustration avec des réseaux d’internet qui fonctionnent au rabais, à l’image du sous-développement et de la misère. La relance de l’économie haïtienne dont on parle doit définitivement tenir compte de ce facteur « technologie » si on veut être cohérent, plus productif et compétitif sur la scène régionale.

Chiffre pour aujourd’hui: 10,9%

Selon l’union internationale de communication, donnée 2012, 10,9% de la population haïtienne a accès a internet, le plus faible taux donc de la Caraïbes alors que Antigua et Barbuda arrive en tête avec un taux de pénétration de 74,9%.

Etzer Emile, Radio Vision 2000

Une pensée sur “Nouvelle étude sur l’internet a haut débit dans la zone: Haïti vient en dernière position

  • 21 mai 2014 à 9:08 PM
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    Pour résoudre le problème de connexion a l’internet en Haiti il nous faut un troisième opérateur qui se placera entre la Natcom et la Digicel et dont sa stratégie première de marché serait l’offre internet. Car dans se cercle vicieux que forme les compagnies en place et dont malgré tout leurs affaires marche correctement, il continueront a fonctionner comme bon leur semble. Le grand perdant de ce cercle, n’est autre que le peuple haïtien. Il faut un troisième acteur qui serait capable de faire l’impact que la Digicel a fait en entrant sur le marché, ou encore a la hauteur de Free en France.

    La Natcom a raté son introduction sur le marché haïtien, les frais n’ont pas vraiment changé, l’offre internet a haut débit dont offre la Natcom (50 USD / Mois pour 1 Mbps, niveau minimum) est vraiment trop cher.

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