14 mai 2011 – 14 mai 2014: bilan économique des 3 ans du gouvernement Martelly/Lamothe. Le cas de la lutte contre la pauvreté.
Ce mercredi 14 mai 2014 marque exactement le 3eme anniversaire de l’arrivée du Président Martelly au pouvoir. Des deux cotes, de l’opposition et du pouvoir, on parle de bilan à la fois économique et social. Mais ce qui arrive très souvent, c’est que nous sommes piégés en utilisant des indicateurs macroéconomiques qui des fois affichent des chiffres acceptables pendant que les problèmes structurels profonds en termes de pauvreté, d’emploi ou d’infrastructure ne sont pas abordés de manière sérieuse.
On dirait qu’on avait un taux de croissance moyen de 4,23% sur les trois dernières années alors que les prévisions de 2014 tablent sur un taux plus faible à savoir 3,6%. Donc des taux de croissance qui ne sont pas négatifs mais vraiment insignifiants pour un pays qui rêve d’être « émergent » en 2030. Le taux de change qui était dans les 42.50 gourdes environ un an de cela est maintenant a 45,50 Gourdes pour un dollar US. Le déficit budgétaire augmente, notamment avec des dépenses publiques qui ont été très prononcées au cours des deux premiers trimestres de 2014 avec un taux de croissance en glissement annuel de 13,5 %. Les réserves au niveau de la Banque Centrale sont à la baisse. Tandis que le déficit commercial de son coté devient de plus en plus grand avec une tendance à la baisse des exportations et une accélération des importations. Les dettes vis a vis du Venezuela doivent être proche des 3 milliards de dollars vu que les chiffres de fin 2013 étaient dans l’ordre de presque 2 milliards de dollars. Nos bailleurs en 3 ans deviennent plus dure et ne veulent plus nous prêter de l’argent, disent-ils on n’est pas crédible, pas solvables, notamment avec l’annulation des dettes a partir de 2010.
Les investissements directs étrangers ont connu une baisse au cours de ces dernières années selon la CEPAL. En effet, le rapport de 2013 de la CEPAL indique que les IDE vers l’économie haïtienne sont passes de $179 millions a $ 119 millions. Quand est-il des infrastructures ou de l’Energie ? Beaucoup de projet sont annonces par le gouvernement ou sont en cours d’exécution, mais pas encore de vraie réalisation concrète qui pourrait avoir des impacts considérables sur la production dans ce pays et l’économie en général. En ce qui concerne le tourisme, on peut dire ca va mieux qu’avant, avec l’augmentation des chiffres des arrivés de touristes et un meilleur repositionnement d’Haïti sur la scène caribéenne. En ce qui a trait au secteur de l’agriculture, les chiffres officiels du gouvernement font état d’une augmentation substantielle de la production dans ce secteur. Mais, cela n’empêche pas a la CNSA d’enregistrer des chiffres effrayant en termes d’insécurité alimentaire et de pauvreté notamment au niveau du Nord’Ouest.
Parlant de pauvreté, hier mardi, à l’Hôtel Oasis, le Premier Ministre, Laurent Lamothe, en présence notamment de Rose Anne Auguste, la Ministre déléguée auprès du Premier Ministre chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême, et de Charles Jean Jacques, le Ministre des Affaires Sociales et du Travail, a procédé au lancement du Plan d’Action pour l’ Accélération de la Réduction de la Pauvreté (PAARP) sous le thème « Pensons et luttons pour une Haïti sans pauvreté ». Ce document fait un état des lieux de la situation socio-économique du pays et présente les projets prioritaires en cours d’implémentation. Décliné sur trois années, il vise les couches les plus vulnérables de la population et cadre l’action gouvernementale dans le secteur social. Les projets inclus dans le plan sont d’envergure nationale et seront étendus à l’ensemble du territoire.
Bref ! Voilà quelle réalité qui va être abordé par ce plan (PAARP) : un taux de pauvreté de 78% et de pauvreté extrême de 56%en Haïti. Donc globalement la pauvreté concerne environ 7 millions de personnes en Haïti (en 2011) selon les données de la Banque Mondiale. Un nombre qui devrait être autour de 8 millions en 2014.
Au cours de la dernière décennie, on a enregistre une croissance moyenne du PIB de 0,9%, on parle d une dépendance des importations de 60%, selon les données banque mondiale. Le PIB par habitant reste aux environs des 725 USD, 38% de la population sont en sécurité alimentaire et 8% en insécurité alimentaire sévère, des données de 2011 contenus dans le plan du gouvernement. D’un autre cote, 25% de la population ne possède aucun type de toilette et les gens dans les bidonvilles au niveau de la capitale même de Port-au-Prince vivent dans des conditions infrahumaines avec un manque d’assainissement insupportable.
Le Plan d’Action pour l’Accélération de la Réduction de la Pauvreté (PAARP) veut donc s’attaquer a ces problèmes de pauvreté, qui n’ont pas été réellement aborde au cours de ces trois dernières années sinon l’élargissement des programmes EDE PEP de FAES a impact superficiel et marginal, diraient certains. Cependant le gouvernement croit dure comme fer que ces programmes sociaux peuvent réduire la pauvreté, alors que dans tout pays sérieux, la solution a la pauvreté est la valorisation des secteurs porteurs, la création de richesse, l’emploi et non pas des dons humanitaires ou de distribution kits alimentaire.
Etzer EMILE, M.B.A
Radio Vision 2000