Une journaliste dominicaine frappée d’apatridie

Née sur le territoire dominicain il y a 26 ans et y a fait ses études, journaliste de profession, ne parlant ni le français ni le créole, Mme Deisy Toussaint, ancienne fonctionnaire du gouvernement dominicain, n’est pas épargnée par l’arrêt 168-13 de la cour de cassation de la République Dominicaine.

La jeune amante de la culture et de la littérature qui publie régulièrement des articles de presse et a remporté de nombreux prix littéraires, devait représenter son pays dans le cadre d’un événement culturel à l’étranger.

Alors que son passeport était périmé, Mme Toussaint, pourvue de son certificat de naissance, a fait une demande de renouvellement de son passeport. Les autorités dominicaines lui en ont refusé catégoriquement, concluant qu’elle est de « patronymes suspects ». « Quand je suis allée renouveler mon passeport, ils m’ont dit que mon nom est français. Il (ce nom) n’a rien avec voir avec la nationalité dominicaine. », a-t-elle fait savoir dans un article publié dans le journal dominicain en ligne, Hoy, (lire l’article:  A ver si lo entiendo), le 5 février dernier.

La journaliste dit penser qu’il s’agissait d’un malentendu et qu’elle a « perdu plusieurs voyages de représentation en attendant patiemment que tout se clarifie par les autorités dominicaines qui lui ont laissées apatride aujourd’hui.»

« si je ne suis plus Dominicaine, je vais plutôt… être haïtienne ?», s’interroge la victime soulignant que les milliers d’individus dénationalisés comme elle « vont commencer à imaginer ce qui peut se faire comme chercher une Académie pour apprendre le Créole et ensuite faire une demande de nationalité haïtienne », car dit-elle, elle a droit à une nationalité.

Mme Toussaint condamnant l’arrêt 168-13, souhaite que les autorités dominicaines trouvent une «solution par la réglementation », leur invitant à ne pas confondre une simple question migratoire avec le nationalisme. Deisy Toussaint a par ailleurs critiqué le comportement de ce qu’elle appelle des ultranationalistes dominicains qui appuient sans relâche cette décision raciste.

La journaliste reconnait « qu’il est parfaitement légitime que chaque pays établisse et régule ses lois migratoires, mais il est inconcevable, dit-elle, « qu’une telle mesure affecte des milliers de personnes notamment, quatre (4) générations » dont elle fait partie.

Elle n’est pas la seule personnalité frappée par cette sentence. « Antonio Pol Emil, un juriste dominicain d’origine haïtienne né dans un batey de San Pedro de Macoris, a lui aussi été victime », souligne GARR. Pol Emil qui s’est engagé dans la lutte pour le respect des droits des migrants et des descendants d’Haïtiens depuis plusieurs années, s’était vu refuser l’accès au renouvellement de son passeport.

Le militant des droits humains qui devait se rendre à Port-au-Prince, pour participer à un atelier binational organisé par des organisations des sociétés civiles haïtienne et dominicaine, les 24 et 25 janvier écoulés, à l’initiative du GARR et de l’OBMICA, était obligé d’annuler sa participation.

Pourtant, ce dernier détenait un passeport biométrique qu’il pouvait lire la suite sur metropolehaiti.com

2 pensées sur “Une journaliste dominicaine frappée d’apatridie

  • 16 février 2014 à 12:46 AM
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    L arrêt 168-13, çà me fais rire quand j y pense….Je ne vois pas pourquoi cette journaliste baisser les bras si elle a la capacité pour réclame son droit ce qui est un grand autour pour elle contrairement aux autres expatrier Haïtiens qui ne sait même pas écrire leur nom. C’ est de la lâcheté cru et de plus d avoir choisir Haiti si elle ne s est jamais comparer a une Haitienne….

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  • 17 février 2014 à 10:06 AM
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    Le racisme a encore de beaux jours devant lui.Voyez ce qui se passe en Israel en Palestine et aux USA.C’est a nous de comprendre enfin.De recuperer nos valeurs ,nous redefinir et finalement nous imposer.Les accomplissements individuels ne suffiront pas a convaicre ce monde qui s’obstine encore a nous méconnaître.

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