Le premier mois de l’exercice fiscal en cours, à savoir l’exercice 2013-2014, prend fin cette semaine même, toujours dans une ambiance très agitée qui continue de renforcer les inquiétudes et les incertitudes pour l’économie haïtienne. Nous avons pratiquement perdu le mois d’Octobre, le premier mois de l’exercice, qui aurait dû afficher de bons signaux pour une année économique meilleure avec un bon budget voté par les deux branches du parlement, mais malheureusement c’est le contraire.
Depuis quelques jours, on assiste à une remontée des tensions politiques et des dérives, des fois théâtrales, qui ne seront pas du tout favorables à une année économique meilleure tant souhaitée par plusieurs secteurs de la vie nationale, ces secteurs qui sont fatigués avec cette instabilité interminable dans le pays.
Nous sommes à quelques jours de la fin du premier mois de l’exercice fiscal encours et il a été très difficile de garder le tempo avec des questions économiques internes qui ne sont pas prioritaires en raison des préoccupations sans précédent pour les questions politiques.
Plusieurs secteurs et grands analystes nationaux et internationaux ont le sentiment que la situation va de mal en pis et que dans les prochains mois, les manifestations ou les protestations, si elles se poursuivent, pourraient provoquer de grands ralentissements et chambardements au niveau des activités économiques nationales, conséquences de toutes ses dérives politiques interminables depuis deux ans.
Malgré certains petits projets de la présidence et certaines réalisations dans l’agriculture, la vie chère persiste encore dans l’économie et on est très loin de réduire cette pauvreté extrême qui continue de renforcer les inégalités dans le pays. Malgré la baisse également de l’inflation dans l’économie en glissement annuel (4.5%), d’après les derniers chiffres de l’ISHI, les prix des produits de première nécessité sont toujours trop élevés pour la population et la situation alimentaire des ménages haïtiens pourrait s’empirer dans les mois à venir si les problèmes politiques persistent.
Les besoins sociaux et économiques ne cessent d’augmenter dans le pays avec une population de plus de 10 millions d’habitants et il est devenu de plus en plus difficile d’imaginer comment le gouvernement actuel, avec tous ces récents développements politiques défavorables, va pouvoir se pencher véritablement sur des questions économiques sérieuses qui visent l’intérêt général et faire la promotion des investissements étrangers.
Pour ce nouvel exercice, les perspectives économiques ne s’annoncent pas du tout prometteuses, dans ce contexte politique et pré-électoral très fragile qui risque de s’empirer dans les mois à venir. Encore une fois, les prévisions de croissance 2014 ont toutes les chances de s’avérer trompeuses et on pourrait assister à un taux de croissance économique très bas, beaucoup plus bas que celui de 2012. Rappelons que ce taux de croissance 2012 était à un niveau dérisoire de 2.8%, très loin d’atteindre l’attente de la population et celui que nécessite l’économie haïtienne pour son émergence dans les 20 à 30 prochaines années.
Riphard Serent
Vision 2000
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