L’exercice fiscal en cours, à savoir l’exercice 2012-2013, arrive à son terme très bientôt, car nous entamons à partir de la semaine prochaine le nouvel exercice 2013-2014. Nous sommes dans un contexte très préoccupant, où le budget pour l’exercice à venir reste toujours bloqué au parlement, notamment à la Chambre du Sénat. Cette dernière branche du parlement se préoccupe, évidemment, ces derniers jours beaucoup plus du projet de loi électorale qui continue d’être un sujet épineux de l’actualité politique nationale.
L’exercice 2013 va se terminer avec beaucoup d’inquiétudes et d’incertitudes tant sur le plan politique que sur le plan économique. En effet, on ne sait pas ce qui va se passer le 2ème Lundi du mois de Janvier 2014, on ne sait non plus si la Chambre du Sénat aura le temps de voter cette semaine le nouveau budget 2014 pour l’exercice fiscal à venir et personne ne voit encore par quel chemin le gouvernement atteindra ses objectifs économiques pour ce nouvel exercice qui s’annonce déjà très bouleversé, selon plusieurs analystes. Rappelons que la Commission Economie et Finances du Sénat n’a pas approuvé les propositions de l’Exécutif concernant l’augmentation de taxes sur certains produits et autres. Cette Commission a catégoriquement rejeté la nouvelle structure proposée.
Malgré l’amélioration, selon les derniers chiffres de l’IHSI, de certains indicateurs économiques du secteur réel au 3e trimestre de l’exercice fiscal 2012-2013 (avril-juin 2013), par rapport au 3e trimestre de l’exercice fiscal précédent (2011-2012), le niveau du chômage en Haïti reste toujours très critique, alors que jusqu’ici il y a aucune prévision avec des chiffes pour l’emploi dans le budget 2013-2014 qui devrait entrer en vigueur à partir de la semaine prochaine, moyennant son vote à la chambre basse avant le 1er Octobre 2013.
En tous cas, la vie chère va continuer sa course infernale dans l’économie haïtienne, le nombre d’Haïtiens en insécurité alimentaire pourrait s’alourdir à partir du mois prochain, si les perspectives d’augmentation de taxes sur les produits alimentaires de base tiennent dans le nouveau budget 2014.
L’année fiscale 2013 s’en va avec beaucoup de frustrations et nonobstant le comportement positif au 3ème trimestre de la majorité des principaux indicateurs du secteur réel, publié par l’IHSI la semaine dernière, on ne peut pas encore vraiment être optimiste quant à l’atteinte des perspectives de croissance économique 2013 de 3,5% fixées par le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI).
Avec ce maigre budget 2014, d’environ 3 milliards de dollars américains pour une population de plus de 10 millions d’habitants –ce budget qui n’est toujours pas voté au parlement –on ne peut pas attendre de grands développements significatifs pour l’année prochaine.
Il est donc devenu urgent de finir avec toutes ces tergiversations politiques, de regagner la confiance de la population et des bailleurs internationaux en assurant une bonne gouvernance économique et financière du pays, en renforçant les institutions étatiques, en promouvant un meilleur partenariat public-privé, avec pour objectifs d’augmenter les investissements internes pour la création nette d’emplois dans l’économie.
Les perspectives économiques 2014, avec un taux de croissance économique de 4.5%, ne s’annoncent pas trop prometteuses jusqu’à présent dans ce contexte politique très inquiétant et tres incertain. A moins qu’un vrai consensus politique, ce contexte risque de s’empirer le deuxième Lundi du mois de Janvier 2014 qui n’est toujours pas clair pour plus d’un. Encore une fois, les prévisions pour le prochain exercice qui arrive bientôt ont toutes les chances de s’avérer trompeuses et on sera encore obligé de les réviser, évidemment, à la baisse.
Riphard Serent
Vision 2000
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