Rapport Global de compétitivité 2014…Haïti, toujours moins compétitif dans la région…
Comme beaucoup de secteurs l’attendaient, le Forum Economique Mondiale (WEF) a rendu public cette semaine son dernier rapport sur la compétitivité global 2013-2014 dans le monde. Ce rapport a montré clairement que l’économie haïtienne continue de régresser en matière de compétitivité dans la région, avec des faiblesses énormes au niveau d’un ensemble de piliers clés qui caractérisent le degré compétitivité d’un pays.
Selon le Rapport mondial sur la compétitivité 2013-2014 publié à Genève en Suisse, un fort taux d’innovation et un réseau institutionnel considérablement développé ont une influence croissante sur la compétitivité d’une économie.
Pour la cinquième année consécutive, l’Indice global de la compétitivité (Global Competitiveness Index – GCI) place la Suisse en tête du classement. Singapour et la Finlande continuent de figurer respectivement en deuxième et troisième position. L’Allemagne progresse de deux places et se retrouve en 4e position, alors que les Etats-Unis inversent une tendance à la baisse, endurée depuis quatre ans, et gagnent deux places pour occuper la 5e position. Hong Kong (7e) et le Japon (9e) ont également comblé l’écart qui les séparait des économies les plus compétitives, alors que la Suède (6e), les Pays-Bas (8e) et le Royaume-Uni (10 e) perdent du terrain.
Les Etats-Unis demeurent un des leaders mondiaux en termes d’innovation de produits et de services, selon les experts du WEF. Leur progression dans le classement est due à une amélioration perçue des marchés financiers et une plus grande confiance vis-à-vis des institutions publiques. Cependant, des préoccupations subsistent quant à leur stabilité macroéconomique, classée 117e sur 148 pays.
En Europe, les efforts déployés pour lutter contre l’endettement public et l’éclatement de l’euro ont détourné l’attention des problèmes structurels et plus fondamentaux liés à la compétitivité. Les pays du sud, dont l’Espagne (35e), l’Italie (49e), le Portugal (51e) et surtout la Grèce (91e) devront remédier aux manques d’efficacité et de flexibilité de leurs marchés, promouvoir l’innovation et améliorer l’accès au financement afin d’améliorer la compétitivité de l’ensemble de la région.
Certains des grands pays émergents doivent également encourager leurs secteurs privé et publique ainsi que la société civile à mettre en œuvre des réformes indispensables, a indiqué le rapport du WEF. Parmi les cinq pays du bloc BRICS, la République populaire de Chine (29e) reste largement en tête, suivie par l’Afrique du Sud (53e), le Brésil (56e), l’Inde (60e) et la Russie (64e). Il faut dire que seule la Russie parvient à progresser en gagnant trois places. Inversement, le Brésil perd huit places dans le dernier classement du WEF sur la compétitivité mondiale.
Malgré une forte croissance économique au cours des dernières années, l’Amérique latine continue d’accuser une faible productivité. Ainsi, le WEF observe une stagnation générale de ses performances en termes de compétitivité. Le Chili (34e) reste en tête de la région devant le Panama (40e), le Costa Rica (54e) et le Mexique (55e). Leurs positions demeurent presque inchangées.
Il faut dire que le WEF définit la compétitivité comme l’ensemble des institutions, des politiques et des facteurs qui déterminent le niveau de productivité d’un pays. Le classement de l’Indice Globale de Compétitivité est basé sur plus de 100 indicateurs organisés en 12 catégories avec les piliers de compétitivité qui permettent de dresser un portrait de la compétitivité d’un pays. Ces piliers sont: les institutions, l’infrastructure, l’environnement macroéconomique, la santé et l’enseignement primaire, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, l’efficacité du marché des produits, l’efficacité du marché du travail, l’évolution des marchés financiers, la technologie, le degré de sophistication des affaires et l’innovation.
L’économie haïtienne reste encore la moins compétitive dans la région en occupant la 143e place au niveau mondiale sur les 148 pays du classement, selon le dernier rapport global sur la compétitivité du WEF. A rappeler que l’année dernière Haïti occupait la 142e place sur 144 pays. Les positions de la République Dominicaine (105e), de la Jamaïque (94e) et d’Haïti (142e) cette année en matière de compétitivité lancent des signaux clairs aux décideurs politiques et économiques d’Haïti pour qu’ils comprennent qu’il est urgent de repenser l’environnement des affaires en Haïti en mettant l’accent sur l’ensemble des piliers de la compétitivité notamment le développement des institutions publiques et l’innovation.
Riphard Serent
Vision 2000