Impact de l’interdiction d’importation des produits avicoles dominicains sur le petit commerce en Haïti..

Il n’est pas sans savoir que depuis le début du mois, le gouvernement haïtien a pris spontanément la décision d’interdire l’importation des produits avicoles dominicains sur le marché haïtien, à cause de cette affaire de grippe aviaire (AH1N1) qui a déjà causé des morts en République Dominicaine (RD). En effet, d’après une dernière enquête d’une agence en ligne (HPN), cette décision du gouvernement semble avoir des impacts négatifs sur le commerce informel dans l’économie haïtienne, dans la mesure où ce commerce est fait à près de 90% avec la RD.
En fait, des marchandes ont pu exprimer à l’HPN toute leur frustration et leurs inquiétudes face à cette mesure prise spontanément, car elles seront obligées de changer d’activité, tant et aussi longtemps qu’une entente n’est pas trouvée entre les deux pays.
 « Si dans les prochains jours, les autorités du pays ne trouvent pas une solution, notre situation sera compliquée. Moi, personnellement je serai obligée de changer d’activité parce que cette décision affecte toutes les marchandes qui vendent des produits venus de la République Dominicaine  », a déclaré une vendeuse du marché de la Croix-des-Bossales, à Port-au-Prince, qui fréquente régulièrement le marché binational –  Malpasse/Jimani – partagé entre la République Dominicaine et Haïti.
 »Nos dirigeants ont pris cette mesure dans un contexte économique difficile. Cela fait plusieurs fois, faisant allusion à la situation de 2008, qu’ils prennent ces genres de mesures sans tenir compte des effets négatifs qu’elles peuvent avoir sur les commerçantes », a renchéri une autre marchande.
De nombreuses marchandes interrogées par HPN ont confié que leurs activités commerciales sont considérablement diminuées depuis l’adoption de la décision du gouvernement haïtien. Selon l’enquête, certaines marchandes ne peuvent pas acheter comme avant, elle sont obligées d’acheter moins de marchandises actuellement, ce qui est à la base du ralentissement de leurs activités.
Si pour certaines marchandes, la décision du gouvernement est inopportune par rapport au contexte actuel, pour d’autres, elle vise à protéger la population haïtienne contre l’éventuelle grippe aviaire qui serait présente sur le territoire dominicain et ayant déjà fait plusieurs morts.
Beaucoup d’économistes partagent l’idée selon laquelle la mesure du gouvernement a des conséquences néfastes sur le petit commerce en Haïti et croient que c’est normal, car la décision a été prise spontanément. En revanche, ils admettent qu’il était nécessaire de manifester cette velléité de protéger la population haïtienne contre toute éventuelle contamination de la grippe AH1N1, dans ce pays où l’accès aux soins de santé et à l’assainissement est des plus critique dans la région. Il faut tout simplement regarder les dégâts de l’épidémie de cholera durant ces deux dernières années.
Il faut donc que les pourparlers et les discussions se poursuivent entre les autorités des deux Républiques afin de trouver une solution à cette situation.
Riphard Serent
Vision 2000

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