ET PENDANT CE TEMPS, HAÏTI S’ENTERRE
Le 12 janvier 2010, alors que le pays compte déjà parmi les plus pauvres de la planète, un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a dévasté Haïti. Le bilan est dramatique : plus de 230 000 morts, 300 000 blessés, 1,5 million de sans-abris réfugiés dans des camps d’urgence et des dégâts matériels innombrables. Avec la sécheresse et les passages de l’ouragan Isaac puis du cyclone Sandy en 2012, la situation s’aggrave davantage.
UNE SITUATION HUMANITAIRE CATASTROPHIQUE
Dans ce contexte, le bilan sanitaire est déplorable. Outre la montée de la violence et la taux élevé de mortalité infantile, le choléra sévit fortement depuis deux ans. Déclaré en octobre 2010, il a touché plus de 650 000 personnes et en a tué 8 100. Durant le dernier printemps, le traitement de la maladie s’est encore dégradé. Selon Médecins Sans Frontières, cela s’explique par l’arrivée de la saison des pluies, mais surtout par le manque de moyens matériels et financiers attribués pour les soins.
LE CHOLÉRA IMPUTÉ À L’ONU
En février dernier, l’ONU a fait valoir son immunité pour refuser l’indemnisation demandée par quelque 5 000 victimes du choléra. Le 8 mai, les victimes de l’épidémie ont donné soixante jours aux Nations Unies pour obtenir un accord, sous peine de porter plainte. L’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti (IJDH), qui dit représenter désormais plus de 8 000 victimes, affirme qu’en cas de procès, il demandera 100 000 dollars pour chaque mort, et 50 000 dollars pour chaque personne infectée.
Les Nations Unies maintiennent néanmoins leur volonté d’agir pour l’éradication du choléra. En décembre, l’organisation a lancé un appel de fonds de 2,2 milliards de dollars afin de financer une campagne sur dix ans, centrée sur l’amélioration des conditions sanitaires, la fourniture d’eau potable ainsi qu’une nouvelle méthode orale de vaccination.
DES BESOINS FINANCIERS CONSIDÉRABLES
Le 21 mai, la Banque Mondiale a fait savoir qu’elle accordait deux nouveaux dons, d’un total de 90 millions de dollars, à Haïti. Le premier, d’un montant de 70 millions de dollars, vise à accroitre l’accès aux services de santé maternelle et infantile de base. L’économie toute entière devrait en tirer profit. Le second don s’élève à 20 millions de dollars. Il doit améliorer le climat des affaires du pays afin d’attirer les investissements privés et de générer la croissance.
UN APRÈS-CATASTROPHE DÉLICAT
Dans cette « république des ONG », les moyens ont jusqu’à présent été dépensés sans plan global de reconstruction, notamment parce que les acteurs internationaux agissent sans la participation des autorités haïtiennes. Le président de la République, Michel Martelly, déplore la mise à l’écart du gouvernement dans la gestion de l’aide obtenue après la catastrophe. « Les politiques menées jusqu’à présent par les autorités haïtiennes et par les organisations internationales qui sont intervenues massivement en Haïti ont largement échoué », estime la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).
L’ADMINISTRATION MARTELLY / LAMOTHE ACCUSÉE DE CORRUPTION ET DE DÉTOURNEMENT DE FONDS
Outre la gestion des fonds d’urgence, les parlementaires de l’opposition dénoncent des lire la suite sur www.lejournalinternational.fr