Haïti – Économie: Record d’investissements directs étrangers 2012 dans la région / Déception totale pour l’économie haïtienne..

La Commission Economique pour l’Amérique latine et la Caraïbe (CEPAL) a effectivement rendu public hier son dernier rapport sur les flux d’investissements directs étrangers (IDE) captés par l’économie  régionale  en 2012. Les derniers chiffres de la CEPAL ont montré que la région Amérique Latine et les Caraïbes a enregistré un nouveau montant record d’investissements directs étrangers (IDE) de $173,361 millions US, soit une augmentation de 6,7% par rapport à 2011 où les flux ont atteint $165,815 millions US. L’économie régionale a eu ce record en 2012 malgré ce contexte externe de contraction des flux d’IDE au niveau mondial.

Selon les experts de la CEPAL, ces chiffres sont imputables à la croissance économique soutenue de la région, aux prix élevés des matières premières et aux rendements élevés sur les investissements associés à l’exploitation des ressources naturelles.

«Malgré ce record, nous ne voyons pas d’indices très clairs d’une contribution significative des IDE à la création de nouveaux secteurs ou activités créatrices à haute technologie, étant donné que l’un des principaux défis de la région, c’est un changement dans sa structure productive », a déclaré la secrétaire exécutive de la CEPAL, Alicia Barcena.

Selon le rapport de la CEPAL, les IDE vont s’orienter de plus en plus vers l’exploitation des ressources naturelles, en particulier en Amérique du Sud. Le poids de l’industrie manufacturière est assez limité dans les entrées d’IED, à l’exception du Brésil et du Mexique.

Le Brésil reste le premier bénéficiaire d’IDE, malgré une légère baisse de 2% en 2012, où il a reçu 65 milliards 272 millions de dollars, représentant 41% des flux régionaux. En 2012, les plus fortes hausses étaient concentrées au Pérou qui a reçu 12, 240 millions de dollars et le Chili 30,323 millions de dollars, ce dernier devenant la deuxième destination d’IDE dans la région.

D’autres pays de l’Amérique latine et de l’Amérique centrale ont enregistré des hausses en 2012 en matière d’IDE par rapport à 2011 : Argentine (27%), Paraguay (27%), Bolivie (23%), Colombie (18%)  Uruguay (8%) , El Salvador (34%), Guatemala (18%), Costa Rica (5%), Honduras (4%) et Panama (10%).

Le Mexique a connu une baisse significative par rapport à 2011, ce qui s’explique en grande partie par la sortie en bourse de 25% de la filiale de Banco Santander d’Espagne pour 4,100 millions de dollars. D’autres pays ont enregistré des baisses en 2012 comme l’Équateur, le Venezuela et le Nicaragua.

Les flux d’IDE vers la Caraïbe ont augmenté pour la troisième année consécutive, mais restent inférieurs au sommet atteint en 2008. Le récepteur principal est la République Dominicaine où les IDE ont augmenté de 59% passant de 2 milliards 275 millions de dollars en 2011à  3 milliards 610 millions en 2012. Viennent ensuite, le Trinidad (2 milliards 336 million), les Bahamas (465 millions) la Jamaïque (381 millions) et la Guyane (294 millions), comme les 5 premiers récepteurs d’IDE dans la Caraïbe.

Déception totale pour l’économie haïtienne dont les flux d’IDE ont diminué en 2012 par rapport à 2011, malgré toutes les propagandes de l’année dernière faisant croire que ‘’Haïti is open for business’’. Le taux de croissance de l’économie haïtienne pour 2012 (2.8% contre 5.6% en 2011) et les derniers chiffres de la CEPAL concernant les flux d’IDE captés par Haïti en 2012 devrait refroidir la fureur et le super optimisme du gouvernement qui se réjouissait et fêtait hier soir au Champs de mars pour décerner un satisfecit de leur bilan qu’ils qualifient de positif. En effet, les IDE vers Haïti ont diminué de 2 millions de dollars en 2012 pour atteindre 179 millions.  Ce qui veut dire clairement que les investisseurs étrangers étaient moins intéressés à investir en Haïti en 2012 qu’en 2011.

On ne peut pas dribler la confiance des investisseurs étrangers potentiellement intéressés à la région quand on ne crée pas véritablement un climat favorable à l’investissement.