Haïti-Éducation : Pour une révolution hygiénique en milieu scolaire
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), via sa Direction santé, nutrition et éducation (DSNE) a lancé, ce mercredi 8 avril à Pétion-Ville, un atelier de deux jours sur la « Certification des écoles amies de l’hygiène ».
Prennent part à cet atelier, les différentes directions du ministère de l’Éducation nationale, des inspecteurs scolaires et responsables départementaux impliqués dans la santé scolaire, des cadres départementaux du MSPP, quelques directeurs d’école, des membres de « l’Alliance pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène en milieu scolaire (Alliance EAHMS) : DINEPA, UNICEF, UNESCO, MSPP, BID, FOHNEP, OPS/OMS, USAID, CROIX-ROUGE, VDH, FOSREF. On y remarque aussi des acteurs privés impliqués dans la « révolution hygiénique » dans le pays.
L’objectif de cet atelier qu’est une nouvelle étape dans la mise en œuvre du projet sanitaire dans les écoles, consiste à obtenir les réactions des différents acteurs en vue de finaliser la stratégie dénommée : « Alliance pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène en milieu scolaire (Alliance EAHMS) ». On entend également sensibiliser acteurs et décideurs à l’importance de ce projet d’envergure nationale.
Lors de l’intervention à l’ouverture de l’atelier de M. Moustafa Niang, représentant de l’UNICEF en Haïti, les participants ont pris connaissance en ce qui concerne la question de l’hygiène en milieu scolaire en Haïti. Tout le monde s’est mis d’accord pour une véritable promotion de l’assainissement et de l’hygiène dans l’environnement scolaire haïtien.
D’après M. Niang, toujours dans le cadre d’un appui au MENFP, l’UNICEF avait financé récemment une étude menée par BRIDES dont les résultats ont révélé que seul 26% des écoles dispose d’installation d’eau dans leur enceinte, 42% des écoles ont des latrines qui n’étaient pas fonctionnelles. Cette étude, poursuit-il, a permis de constater aussi qu’en matière d’éducation à l’hygiène, 52% des écoles organisent des activités de promotion à l’hygiène. Ces indicateurs, indique-t-il, concernent quatre (4) zones géographiques du pays à savoir : le Nord, l’Artibonite, l’Ouest et le Sud.
D’où, insiste le Dr Érold Joseph, responsable de la Direction santé scolaire du MENFP, de réfléchir à fond sur des interactions entre différents acteurs vue de l’amélioration de l’environnement scolaire qui est fortement lié à la qualité de l’éducation.
Pour sa part, le directeur général du ministère de l’Éducation nationale, M. Denis Cadeau a mis l’accent sur la nécessité de gérer l’environnement scolaire afin de favoriser une bonne ambiance d’apprentissage. Selon le numéro 2 du MENFP, des études ont montré qu’au moins 60% des cas d’irrégularité à l’école ou de décrochage sont imputable à des problèmes de santé.
Pour M. Cadeau, la tenue de cet atelier constitue un momentum, un pas important vers le renforcement des démarches du MENFP qui veut indubitablement porter solution à cette problématique de l’hygiène en milieu scolaire.
« La dynamique visant à certifier les écoles du réseau va créer une mobilisation autour de l’hygiène, principale porte d’entrée du vaste immeuble de la santé en général et de la santé scolaire en particulier », a-t-il déclaré.
Cet atelier qui vise à finaliser un plan d’intervention réaliste dans nos écoles en matière d’hygiène, est une véritable stratégie d’action à long terme allant au-delà d’un simple projet ponctuel et qui prétend s’inscrire dans le registre du développement durable.
Environ une centaine d’écoles seront certifiées cette année, promet la représentante de la Banque interaméricaine de développement (BID), Mme Mery Eléranta, laquelle a réitéré l’engagement de son institution à soutenir le ministère de l’Éducation nationale.
Alix Laroche (hpnhaiti.com)