Haïti-Sécurité alimentaire : Fonds-Verrettes, la peur au ventre
Des problèmes d’accès à la nourriture, qui ont émergé fin 2012, continuent de ronger, de manière accentuée, la population de Fonds-Verrettes (Ouest), apprend AlterPresse.
Les habitants interrogés évoquent une pénurie alimentaire, résultat des cyclones Isaac (24 août 2012) et Sandy (les mercredi 24 et jeudi 25 octobre 2012) ainsi que les 5 mois de sécheresse allant de novembre 2012 à avril 2013.
« Nous ne pouvons pas donner à manger aux enfants, nous n’avons rien en stockage comme d’habitude et rien dans les champs à cause de la sécheresse qui dure depuis des mois », témoigne le pasteur Elio Jean, habitant d’Oriani, localité de Fonds-Verrettes.
Ordinairement, la population a des réserves de nourriture pour faire face à ce type de situation.
Mais, la perte des récoltes, due aux intempéries, et la sécheresse – qui perdure, malgré la saison des pluies – n’ont pas beaucoup aidé.
« Chaque année, nous avons du maïs, du petit mil, stockés pour affronter des moments pareils. Mais, cette année, nous sommes privés de tout. Nous n’avons rien pour survivre et nous ne sommes encore qu’en avril. Nous n’avons même pas de terre ensemencée pouvant nous donner l’espoir d’un lendemain meilleur », explique Orel Mesidort, un habitant de Gros-Cheval, autre localité de Fonds-Verrettes.
Ce que les habitants considèrent comme une famine aiguë s’installe. Entre-temps, les actes de banditisme allant du simple larcin, aux vols plus importants de bétail, se multiplient.
Fonds-Verrettes, la peur au ventre, s’attend à ce que la situation empire.
« Une bonne partie de la population d’Oriani et de Gros-Cheval émigre à Puerto Escondido, une localité frontalière de la République Dominicaine », rapporte Meprisane Pierre, une habitante d’Oriani qui vit actuellement à Puerto Escondido.
L’insécurité alimentaire a encore augmenté dans le pays à cause des derniers cyclones et de la sécheresse.
1,3 million de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire dans le pays, selon la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa).
Ce taux ne serait pas près de baisser, mais risquerait, au contraire, d’augmenter. (alterpresse.org)