Haïti-Économie: Prévisions de croissance 2013 pour l’économie mondiale et pour l’économie haïtienne…

La reprise de l’économie mondiale évolue désormais à trois vitesses, selon les dernières prévisions publiées cette semaine à Washington par le Fonds monétaire international (FMI). Jusqu’au début de l’année 2013, la situation était duale : les pays émergents et en développement connaissaient des taux de croissance nettement supérieurs à ceux des économies dites avancées.
Il faut dire qu’aujourd’hui, derrière un taux de croissance mondial de 3,3 % en 2013 et 4 % en 2014, le FMI distingue trois types d’évolution : un groupe de pays en développement, avec des croissances de  + 5,3 % en 2013 et + 5,7 % en 2014, qui arrive pour l’instant à maîtriser les risques de surchauffe liés aux prix élevés des matières premières, qui bénéficie de taux d’intérêt très bas et de flux importants de capitaux.
Viennent ensuite les Etats-Unis dont l’économie redémarre franchement avec une croissance de + 1,9 % en 2013 et de + 3 % en 2014 grâce à la demande intérieure et malgré la mauvaise gestion de leur déficit budgétaire, mais aussi le Japon qui a résolument mis le cap sur l’inflation et a mis le cap sur la relance.
Enfin, loin derrière, la zone euro paralysée stagne, et sera même en récession cette année avec – 0,3 %  de croissance en 2013 et + 1,1 % en 2014.
Certes, les pays européens deviennent plus compétitifs en raison des mesures d’austérité qui y sont mises en œuvre, mais la faiblesse de leurs banques, la mauvaise tenue de leur dette souveraine et leur activité médiocre se combinent pour retarder leur convalescence.
Selon l’économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard, ce sont les pays en développement, les Etats-Unis et le Japon qui lui permettent d’affirmer que« les risques extrêmes ont reculé« , mais c’est l’Europe qui lui fait conclure que « ce n’est pas le moment pour les dirigeants de relâcher leurs efforts » en matière d’assainissement budgétaire comme en matière de réformes structurelles, afin de poursuivre l’amélioration de la compétitivité de la zone euro. En fait, ce sont ces mêmes politiques d’assainissement budgétaire et de réformes structurelles que nous avons besoin en Haïti pour permettre à cette économie d’atteindre des objectifs de croissance satisfaisante avec un minimum de stabilité et de bonne gouvernance.
Le résultat des mauvaises politiques publiques et de l’instabilité au niveau du gouvernement, accouchant ainsi une évolution très lente de l’économie haïtienne durant ces deux derniers trimestres, ont poussé le ministère de l’économie et des finances (MEF) à réviser ses perspectives de croissance économique et de recettes fiscales entre autre pour l’année 2013.
En effet, les perspectives de croissance de 6.5% fixée par les autorités haïtiennes pour l’année 2013 sont revues nettement à la baisse, ce qui laisse augurer que ne nous sommes pas encore sur la bonne voie pour faire d’Haïti une économie émergente à partir de 2030.
Selon les dernières prévisions du MEF, l’économie haïtienne, pour l’année 2013, pourrait enregistrer désormais un taux de croissance d’au moins 3,4% et collecter entre autre des recettes de l’ordre de près de 45 milliards de gourdes. Il faut rappeler que pour l’année dernière (2012) le taux de  croissance économique était de 2.8%, contre des prévisions de près de 8%.
Ces perspectives de croissance 2013 de 3.4% dans un tel contexte plein d’incertitudes et d’inquiétudes ont toutes les chances d’être encore révisées à la baisse et peut-être de manière significative probablement au dessous de 2%, au dessous donc du taux de croissance de 2012.   Haïti n’est pas encore sur une trajectoire de pays sérieux et responsable dans cette économie mondiale et Il est encore difficile d’estimer quand cette perspective sera possible.
 
Riphard Serent
Vision 2000

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