Haïti-Carburant : La rareté d’essence provoque la grogne dans le département du Centre

 La rareté soudaine de l’essence au Plateau Central soulève l’indignation d’une bonne partie de la population, et les chauffeurs de moto-taxi, les camionneurs et passagers dénoncent le laxisme des autorités locales dans la gestion de la vente des produits pétroliers sur le marché.

Pour Denis Jean, propriétaire de huit moto-taxis, les ministères du commerce et des affaires sociales ainsi que la police nationale devraient avoir les yeux ouverts sur la vente informelle du carburant.

« Le stockage de l’essence se fait partout et ce sont les plus faibles qui paient les conséquences de l’inconséquence des responsables », critique t-il.

Du coup, le gallon de la gazoline 91 est passé de 200 à 255 gourdes et le kérosène est passé de 161 à 225 gourdes.

Cette flambée du prix de l’essence entraine automatiquement une augmentation du cout du transport. Pour se déplacer à l’intérieur de Hinche il faut non plus 15 gourdes mais 25 gourdes, alors que les trajets Hinche/Thomassique ou Hinche/Maïssade sont passés de 100 à 125 gourdes.

Par ailleurs, des chauffeurs de moto-taxis se plaignent de la qualité du carburant chez certains spéculateurs et spéculatrices. Bensou François dont la motocyclette est tombée en panne, dénonce ce qu’il appelle « le trafic d’un mélange d’essence et d’eau ».

Selon un agent de la police locale qui a tenu à ce que son nom ne soit pas cité dans cet article, l’essence trafiquée provient des localités frontalières.

« Certains commerçants haïtiens s’allient avec leurs homologues dominicains pour faire venir du carburant, de Pedro Santana, Elias Pinas, Las Matas de Falfan à Bocbanic ou Tilori deux localités de l’arrondissement de Cerca-la-Source », affirme t-il.

Pour lui, l’essence venant de la République Dominicaine est de bonne qualité mais une fois arrivée sur le sol national, les trafiquants y ajoutent de l’eau, ce qui ne manque pas de causer des problèmes aux véhicules, dit-il.

A Hinche, c’est la grande inquiétude. Les gens se précipitent au marché pour s’approvisionner en denrées alimentaires. Interrogés par AlterPresse, ils disent craindre le pire, car selon eux, le prix du carburant « détermine le cout de la vie ». (alterpresse.org)

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