Haïti- Rép. Dominicaine : La Cour d’appel de San Cristobal exige 30 millions de pesos dominicains en faveur de travailleurs haïtiens
La Cour (civile) d’Appel de San Cristobal demande une prestation laborale de trente (30) millions de pesos dominicains ($ RD 1.00 = 1.15 gourde ; US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) pour les travailleurs haïtiens dans l’affaire qui les oppose à l’entreprise Coquera Real dirigée par l’entrepreneur Alonso Luna, apprend AlterPresse.
L’avocat des travailleurs haïtiens, Me Carlos Sanchez, s’est dit satisfait du verdict du procès, rapporte le groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
Les avocats du propriétaire de l’usine Coquera Real ne sauraient l’inciter à se dérober au versement des prestations laborales, requis dans la sentence du tribunal, indique Me. Sanchez.
Il appelle Alonso Luna à se courber et obéir à ce que dit la loi, c’est-à-dire indemniser tous ses 97 clients.
Ce verdict constitue une toute première dans l’histoire des conflits de travail, opposant des travailleurs migrants haïtiens à des patrons dominicains, estime Me. Sanchez, se déclarant confiant dans la justice de son pays.
Pour sa part, le porte-parole des travailleurs haïtiens, Francisco Ojilo, remercie toutes les organisations qui, selon lui, continuent de maintenir le contact avec eux et de s’intéresser à l’évolution de leur situation.
Ojilo fait aussi état des mauvaises conditions d’existence des travailleurs haïtiens en République Dominicaine.
Il critique le comportement des autorités haïtiennes qui ne se sont jamais donné la peine de les visiter ni de les accompagner.
Depuis le début du conflit jusqu’à date, plusieurs organisations de droits humains n’ont pas cessé de dénoncer l’indifférence, affichée par les diplomates haïtiens dans ce dossier.
Suite à la fermeture définitive, en novembre 2012, de l’entreprise dominicaine de noix de coco, Coquera Real – qui aurait déclaré faillite -, une centaine de travailleurs haïtiens avaient déclenché un mouvement sans précédent pour réclamer leurs prestations légales, le 14 décembre de la même année.
Le montant des prestations dues serait de 15 millions de pesos.
Avec femmes et enfants, ces Haïtiens s’étaient installés devant le ministère du travail dominicain, situé à « la Feria » à Santo Domingo, pendant plus d’un mois.
Le 20 janvier 2013, ils avaient abandonné leur mouvement de protestation, dans une parfaite confusion qui avait surpris plus d’un, en raison de l’immixtion de la branche dominicaine de l’organisation internationale des migrations (Oim) qui leur aurait fait de fausses promesses, rappelle le Garr.
En réponse, l’Oim en République Dominicaine avait nié avoir trompé la vigilance de ces travailleurs.
Le processus d’enregistrement des migrants haïtiens a été effectué avec le consentement des intéressés, avait précisé l’organisation dans une note, soulignant que ces derniers étaient au courant du caractère volontaire du dit processus, avec la possibilité d’y renoncer à tout moment.
Depuis le 20 janvier 2013, ces Haïtiens résident sur une propriété de leurs avocats à Haina, aux environs de Santo Domingo.
Le 2 avril 2013, dans le cadre du procès opposant les ressortissants haïtiens à l’entreprise Coquera Real, la sentence a été prise en présence de leurs avocats dominicains, les frères Carlos et Lucas Sanchez.
Ces Haïtiens ont travaillé, pendant une dizaine d’années, dans cette entreprise dominicaine de noix de coco. (alterpresse.org)