Haïti-Journée de la femme haïtienne : La sensibilisation contre les violences porte ses fruits dans un camp de déplacés du séisme
A l’occasion de la Journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes, instaurée en 1986 et célébrée chaque année le 3 avril, les femmes du camp de déplacés du séisme de Jean Marie Vincent, à Port-au-Prince, réfléchissent sur la question des violences sexuelles.
« Les mentalités commencent à changer, les séances de sensibilisation ont permis de chasser la peur, cette peur qui empêchait par exemple aux victimes de porter plainte », estime Chantale Brunache, résidente du camp.
Cette sinistrée du séisme du 12 janvier 2010 participait à titre de formatrice à une activité de sensibilisation organisée à l’occasion de la Journée de la femme haïtienne au profit d’une cinquantaine de déplacées.
Justement, la sensibilisation sur les violences basées sur le genre dans ce camp de la capitale haïtienne a favorisé l’arrestation « de nombreux agresseurs » et de faire « le suivi légal et médical » de plus de 200 cas d’agressions, ajoute Erose Guerrier.
Cette militante préside l’organisation locale ‘La femme réaliste’ créée au sein du camp suite à des séances de formation et de sensibilisation sur les violences basées sur le genre conduites par la MINUSTAH.
Quelque 27.500 personnes vivent encore sous des tentes dans ce parc sportif, qui, au lendemain du séisme, en accueillait 50.000.
Intervenant lors de cette journée du 3 avril, Marie Carline Laurenceau, assistante directrice à la Direction de coordination des bureaux départementaux du Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (MCFDF), déplore cependant que les conditions de vie dans les camps « favorisent la promiscuité et les violences ».
Célébrée sous le thème ‘Egalite fanm ak gason, se chimen rekonstriksyon Ayiti’, (Egalité entre femmes et hommes, c’est le chemin de la reconstruction d’Haïti), la journée dans le plus grand camp de la capitale haïtienne a aussi été l’occasion pour la police de renouveler son soutien à la population, notamment à travers une présence permanente des agents de la Police Nationale d’Haïti et des Nations Unies.
Cette journée de sensibilisation, qui s’est terminée par une série d’activités culturelles, était à l’initiative du Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes, appuyé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la Police des Nations Unies (UNPol). (http://minustah.org)