La Banque Interaméricaine de Développement (BID) continue d’apporter son vif soutient pour le développement du secteur textile en Haïti, ce dernier secteur qui représente plus de 80% des exportations totales du pays. En effet, dans un dernier communiqué, la BID a annoncé avoir approuvé un prêt de 4 millions de dollars américains pour aider la compagnie de textile The Willbes Haitian S.A, une filiale d’une compagnie en Corée du Sud ( the Willbes & Co Ltd), à agrandir ses installations au Parc Industriel Métropolitain de Port-au-Prince.
Il faut dire que l’approbation de ce nouveau prêt à cette compagnie de textile fait partie d’une série d’initiatives de la BID pour le développement du secteur privé en Haïti.
Selon le Chef de la division des industries et des services du département de financement de la BID, M. Alexandre Fernandes de Oliveira, ‘’le prêt de la Banque, permettra à Willbes de poursuivre son expansion à long terme, en créant des emplois supplémentaires et des avantages économiques pour Haïti’’. M. Oliveira a précisé toutefois qu’il est prévu que cette société embauche beaucoup plus de femmes que d’hommes et que ce projet aidera également à s’assurer du respect des normes internationales en matière de travail et d’environnement.
Selon certaines informations de la BID, le prêt, destiné à la première phase de l’agrandissement de l’usine Willbes, devrait favoriser le recrutement et la formation de 918 nouveaux travailleurs haïtiens. Dans l’ensemble, l’entreprise prévoit d’embaucher jusqu’à 4,500 nouveaux travailleurs durant les années d’expansion. En termes d’effet multiplicateur, les avantages directs et indirects peuvent être bénéfiques à plus 38,500 personnes.
Il n’est pas sans savoir que la Banque Interaméricaine de Développement (BID) manifeste un intérêt particulier à aider le développement du secteur textile en Haïti, après avoir pris la disposition de verser un total de 180 millions de dollars américains sur six ans pour le développement du nouveau parc industriel de Caracol dans le Nord du pays. A date, la BID devrait investir déjà près de 100 millions de dollars pour le développement de ce parc à Caracol.
Il faut dire que, depuis quelques temps, des investisseurs internationaux et régionaux se montrent très intéressés au parc industriel de Caracol, par rapport aux avantages qu’il offre avec la loi Hope. En effet, la compagnie dominicaine, ‘’D’Clase Corporation’’, spécialisée dans le textile, manifeste l’intérêt à étendre ses activités de production en Haïti, avec l’installation d’une usine de confection dans le nouveau parc Industriel de Caracol.
Le Président de ‘’D’Clase Corporation’’, M José Clase, qui avait participé à la cérémonie d’ouverture du parc de Caracol, a salué le soutien de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et du Département d’État Américain pour améliorer les conditions de vie en Haïti.
M. Clase a déclaré que l’installation de son usine à Caracol comprendra une co-production avec ses opérations actuelles situées dans le Parc Industriel Zone Franche Esperanza (Santiago). Selon le numéro 1 de la compagnie ‘’D’Clase Corporation’’, l’installation de l’usine à Caracol a pour objectif de créer environ 5,000 emplois au cours des quatre prochaines années et que les opérations en Haïti devraient déjà commencer.
Il faut dire qu’avec le parc industriel de Caracol et les récents développements à la SONAPI, le secteur textile en Haïti est en train de connaitre un nouvel essor et pourrait représenter jusqu’à 90% de nos exportations dans les années à venir.
Cependant, certaines questions sont en train d’être posées quant à la durabilité de ce secteur dans l’économie haïtienne qui pourrait avoir de graves problèmes, car la loi Hope qui accorde ces avantages préférentiels n’est pas éternelle, avec sa durée de 10 ans. Et puis, il y a aussi le problème de leadership dans ce secteur. Plusieurs observateurs se demandent, par exemple, pourquoi le gouvernement a décidé de révoquer M. Georges Sassine, le Directeur général de la SONAPI, pendant une période aussi sensible et critique pour ce secteur d’assemblage. Pour certains secteurs, cette révocation n’est pas un bon signal et pourrait ralentir l’essor de ce secteur des plus primordial pour une économie haïtienne avec un avenir assez incertain, du moins pour le moment.
Riphard Serent
Vision 2000
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