Haïti-Production locale : La coordination nationale de Kita Nago propose 3 jours de consommation locale

La coordination nationale de Kita Nago annonce un nouveau projet, baptisé « 3 journées nationales de reboisement et de consommation de produits locaux », lors d’une conférence de presse, le lundi 4 mars 2013, dans un restaurant de Pétionville.

L’organisation en a profité pour faire le bilan de la procession Kita Nago, qui a mobilisé, en janvier 2013, des centaines de milliers de personnes.

« Les 28, 29 et 30 avril [2013], nous invitons tous les Haïtiens et Haïtiennes à planter un arbre et à consommer tout ce qui est local dans tous les espaces. Nous allons mettre un site internet et une page facebook à la disposition des gens qui peuvent envoyer des photos ou des vidéos de personnes en train de consommer local. On va montrer ce qui est positif en Haïti », affirme Harry Nicolas, surnommé Mèt fèy vèt.

Un arbre de 500 kilogrammes a été abattu pour symboliser Kita Nago. Ce tronc d’arbre a parcouru 700 kilomètres, sur 7 départements géographiques en 27 jours à bras d’hommes et de femmes, de la commune Les Irois (pointe Sud d’Haïti) à Ouanaminthe (pointe Nord-Est).

A ceux et celles qui ont dit que couper cet arbre est un « sacrifice environnemental », Smoye Noisy (ancien journaliste, actuel coordonnateur d’une agence de marketing et acteur de cinéma) répond qu’ « une personne est plus importante qu’un arbre. Couper un arbre n’est pas un problème quand on en plante 20 ».

Beaucoup, qui ont qualifié ce projet de Kita Nago de « gaspillage d’énergie », attendent encore de voir « ce qui a changé concrètement dans le pays après ce périple ».

Avant tout, Kita Nago a été un projet bien pensé, qui voulait bâtir un « état d’esprit d’unité chez les Haïtiennes et Haïtiens, et remettre le pays en confiance », précise Noisy, membre de la coordination nationale.

Comme pour dire qu’ils ont réussi, Gabriel Ducatel, conseiller juridique de l’équipe, évoque l’exemple de la commune de Carice (Nord-Est) qui, dit-il, « s’est inspirée de Kita Nago – quoique le morceau de bois n’ait pas passé dans cet endroit – en s’unissant pour percer une route reliant Carice à Vallières ».

1,300 personnes travailleraient dans ce projet routier, rapporte Ducatel.

kitaNago-MetFeyVetHarry Nicolas (promoteur de la consommation des produits nationaux), Smoye Noisy, Lesly Aphonse (notaire public) et Gabriel Ducatel étaient sur la table de conférence.

En tout cas, en plus de l’énergie populaire mobilisée, l’opération Kita Nago a couté aux organisateurs 1 million 700 mille gourdes et 20 mille dollars américains (US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes)

Les dépôts sur un compte bancaire, préposé à cet effet, s’élèvent à 10,000.00 gourdes et les cotisations par messages téléphoniques ont totalisé 30 mille 400 gourdes, selon le notaire Alphonse.

Tout cet argent dépensé, toute cette énergie mobilisée, toute cette volonté des organisateurs pour réaliser l’opération…

Mais, qu’est-ce qui a concrètement changé en Haïti dans tous les domaines ?, continuent à se demander certains Haïtiens et Haïtiennes ? Le pays a-t-il fait un pas « Kita » et un pas « Nago » ? (alterpresse.org)

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