Monde-Religion: Le cardinal d’Edimbourg démissionne sur fond de scandale sexuel

Le cardinal d’Édimbourg, plus haut prélat de l’Église catholique de Grande-Bretagne, visé par des allégations de comportement «inapproprié», a annoncé qu’il renonçait à ses fonctions.

Jusqu’à la fin, le pontificat de Benoît XVI n’aura pas été épargné par des affaires difficiles. La dernière en date a éclaté lundi avec la démission d’un cardinal électeur, Mgr Keith O’Brien, archevêque de Saint Andrews et d’Édimbourg. Elle a été aussitôt acceptée par le Vatican le même jour, ce qui est très rare. Officiellement pour motif d’âge – il allait avoir 75 ans dans trois semaines -, mais cette rapidité et le fait qu’elle soit entérinée avant la date effective de cet anniversaire (où tout évêque doit présenter sa démission) sont le signe que le Saint-Siège considère que cette affaire repose sur des faits sérieux.

Le cardinal conteste, mais il est l’objet de quatre plaintes remontant à une trentaine d’années venant d’un ancien séminariste et de trois prêtres en exercice. Tous étaient alors majeurs et séminaristes. Ils reprochent à celui qui les encadrait comme prêtre d’avoir eu des comportements «déplacés» à leur égard.

En renouvelant leur plainte qui avait été, semble-t-il, étouffée depuis, ces quatre personnes voulaient protester contre le fait que ce cardinal, élevé à ce rang par Jean-Paul II en 2003, puisse bientôt élire le successeur de Benoît XVI. Ils demandaient un conclave «propre».

L’homosexualité dans le milieu sacerdotal

La première conséquence, pour le prochain conclave, est que le nombre d’électeurs tombe désormais à 115. Sans compter les développements de la polémique qui frappe actuellement l’ancien archevêque de Los Angeles, le cardinal Roger Michael Mahony, 77 ans – donc électeur du pape -, actuellement rattrapé par des affaires de prêtres pédophiles qu’il aurait couvert quand il était en poste.

Seconde conséquence, l’affaire O’Brien n’est pas une histoire de pédophilie, mais, sous réserve d’un procès, elle pose la question de l’homosexualité dans le milieu sacerdotal. Le cardinal O’Brien s’était récemment battu avec force contre le mariage homosexuel.

Elle est concomitante avec la polémique lancée, jeudi dernier, par le quotidien de gauche La Repubblica, affirmant que Benoît XVI aurait donné sa démission après avoir découvert un «lobby gay» au Vatican. Pour absurde que soit cette thèse, l’affaire O’Brien ravive encore ce genre de suspicions.

En recevant, lundi matin, les trois cardinaux Herranz, Tomko et De Giorgi, à qui Benoît XVI avait demandé en mars 2012 un audit interne sur le Vatican à la suite de l’affaire Vatileaks, rapport qui lui a été remis en décembre dernier, le Pape, selon son porte-parole, le père Federico Lombardi, «a désiré les féliciter des résultats».

 

Précisant: «À côté des défaillances humaines caractérisant toute institution, leur enquête montre la générosité, la rectitude et l’esprit de service de qui travaille au Saint-Siège.»

Mais Benoît XVI, a-t-il ajouté, «a décidé» que les actes de ce rapport, «qui ne sont connus que de lui, seront à la disposition exclusive de son successeur». Et ne seront donc pas livrés, comme des rumeurs le laissaient entendre, à la connaissance des cardinaux qui se préparent à élire un autre pape, une fois que la démission de Benoît XVI sera effective, jeudi 28 janvier à 20 heures. (lefigaro.fr)

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