Haïti-Éducation : Un haut cadre du Menfp, inculpé dans une affaire de détournement de fonds publics à Port-de-Paix
Il y a lieu de poursuivre, en justice, le directeur départemental adjoint du bureau de l’éducation nationale du Nord-Ouest, Alcidonis Henri (aujourd’hui en fuite), pour le détournement de fonds destinés au programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (Psugo), reconnaît le tribunal de première instance de Port-de-Paix (Nord-Ouest) dans un verdict, en date du 7 janvier 2013, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Environ dix millions de gourdes (US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes) – de la somme prévue pour le Psugo à Port-de-Paix – ont été détournés en juillet 2012.
Dans ce dossier, près de quinze (15) directeurs d’écoles de la commune de Jean Rabel – figurant sur la liste du programme de subvention scolaire étatique, sans cesse mise en avant par la présidence – se sont plaints d’opérations de débit, à leur insu, de leurs comptes à la Banque nationale de crédit (Bnc) de Port-de-Paix indique un document du tribunal.
Le tribunal admet l’implication de plus d’une cinquantaine de personnes dans ces détournements de fonds publics. Ces personnes sont accusées de faux, d’usage de faux, de complicité et d’associations de malfaiteurs, au préjudice de l’État haïtien.
La plupart d’entre elles ont pris la fuite, tandis que d’autres sont déjà sous les verrous après avoir été l’objet d’interrogatoires sur les faits qui leur sont reprochés.
Le tribunal demande le transfèrement de deux (2) autres inculpés dans cette affaire, dont l’administrateur du bureau départemental du ministère de l’éducation et de la formation professionnelle (Menfp), Maréus Sylvestre, et une employée de la Banque nationale de crédit (Bnc), Frangeline Pierre Charles, de la maison d’arrêt à celle de la justice.
Le directeur départemental adjoint du Menfp, Alcidonis Henri – cité dans ce dossier -, est considéré comme l’un des manipulateurs, ayant utilisé la faiblesse de certains adeptes (du secteur religieux adventiste) pour réaliser ce forfait, avec la collaboration de l’administrateur de ladite institution et de certains employés de la Bnc de Port-de-Paix.
Henri est considéré comme un grand manitou de la religion adventiste dans le Nord-Ouest, précise le document.
Le directeur départemental adjoint, accompagné de l’administrateur départemental du Menfp, aurait autorisé des écoliers, gérants, chauffeurs de taxis-motos et enseignants, à débloquer de fortes sommes à la Bnc, au détriment du programme, avec la complicité de certains employés de ladite banque, rapporte le document.
« Devant le nom de chaque faux bénéficiaire, figurent, outre sa fonction, le montant perçu, le numéro de sa carte d’identification nationale et sa signature, et un document falsifié adressé au responsable de la Bnc en passant par le service à la clientèle ».
Plusieurs faux bénéficiaires ont déclaré avoir été trompés dans cette affaire.
Le tribunal de première instance de Port-de-Paix dit avoir trouvé des documents, appréciables pour la manifestation de la vérité, dans le cadre de ce dossier, comme des chèques appartenant aux directeurs d’écoles lors d’une perquisition chez l’inculpé, Alcidonis Henri, maitre à penser, selon lui, de cette association de malfaiteurs.
Cette affaire de détournements de fonds publics, liés au programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire de l’actuelle administration politique, tend à confirmer les appréhensions de bon nombre de secteurs politiques et sociaux sur le mode d’opérationalisation des montants prélevés sur les transferts d’argent.
Source: http://www.alterpresse.org