Haïti- Rép. Dominicaine : Des manifestants haïtiens exigent l’annulation d’une nouvelle taxe imposée par les autorités dominicaines

Des centaines d’Haïtiennes et d’Haïtiens, dont des cambistes, des chauffeurs de taxis-motos, des commerçantes et commercants, continuent de manifester, ce lundi 18 février 2013, à la frontière d’Anse-à-Pitres/Pedernales (Sud-Est) en vue d’exiger l’annulation d’une nouvelle taxe de 2,500 pesos, réclamée sur les passeports émis depuis la République Dominicaine, apprend AlterPresse.

Le pont Anse-à-Pitres/Pedernales reste bloqué avec des barricades de pneus enflammées et de grosses pierres durant ce jour de marché binational.

Les activités commerciales demeurent paralysées jusqu’à aujourd’hui.

Cette situation de tension, éclatée le jeudi 14 février, n’a pas évolué d’un pouce.

La foule, estimée à des dizaines de personnes, le vendredi 15 février, a considérablement grossi ce lundi 18 février.

Les manifestantes et manifestants ont entamé ce mouvement pour forcer les autorités dominicaines à annuler la nouvelle taxe de 2,500 pesos, réclamée sur les passeports émis depuis la République Dominicaine, indique le groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) dans une note transmise à AlterPresse.

La migration dominicaine à Pedernales demande, à une détentrice ou au détenteur d’un passeport haïtien ayant la mention RD, une valeur de 2,500 pesos pour le laisser passer. parce qu’elle considère que

Ce document de voyage, émis en République Dominicaine, est jugé douteux par la migration dominicaine, selon les explications recueillies sur place par le Garr.

La vérification des passeports serait, entre autres, l’une des principales actions ayant soulevé la colère des Haïtiennes et Haïtiens qui n’ont pas l’habitude de se plier à de telles exigences, apprend-on d’une autre source.

Un résident d’Anse-à-Pitres, Noël Louisner, dénonce ces genres d’abus de la part des autorités dominicaines qui font à leur guise, selon lui, des va-et-vient sur le territoire haïtien, rapporte le Garr.

Il condamne le fait que les Haïtiennes et Haïtiens, résidant sur la frontière, ne peuvent même pas aller dans une épicerie à Pedernales, pour aller faire des emplettes, contrairement à auparavant (il y a quelques semaines).

Ce mouvement de protestation sera maintenu cette semaine encore (celle commencée le dimanche 17 février 2013) si cette mesure n’est pas levée par les autorités dominicaines, annonce, pour sa part, le représentant des associations de cambistes à la frontière d’Anse-à-Pitres/Pedernales, Samuel Délouest à Garr.

Un niveau de taxe de 2,500 pesos, imposée à Pedernales sur les passeports haïtiens émis depuis la République Dominicaine, avait été aussi exigé des usagères et usagers de la frontière Nord (Ouanaminthe/Dajabon) par les autorités de Dajabon.

Des protestations ont poussé les autorités à annuler cette mesure, le 7 février 2013, suite à la visite de l’ambassadeur haïtien à Santo Domingo, Fritz Cinéas, rappelle le Garr.

Un ex-fonctionnaire de la mission diplomatique haïtienne, dans la capitale dominicaine, a qualifié la mesure (le paiement de 2,500 pesos sur les passeports) comme complètement irrégulière.

L’organisme de défense des droits humains appelle les dirigeants des deux États de l’île à un véritable accord migratoire, tenant compte des droits des multiples usagers de la frontière, qui doit être un espace de convivialité et de respect mutuel plutôt que de confrontation entre les deux peuples voisins.

Source: http://www.alterpresse.org

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