Haïti-Politique: Avec 15 millions sur la table, les Etats-Unis exigent des élections crédibles

Les Etats-Unis conditionnent leur appui financier aux prochains scrutins à un processus électoral crédible. Les Américains seraient prêts à décaisser 15 millions de dollars pour les sénatoriales partielles et des collectivités territoriales.

« Les États-Unis d’Amérique sont prêts à financer les prochaines élections à hauteur de 15 millions de dollars, à condition que le processus électoral soit crédible », a déclaré l’ambassadeur américain Pamela White à l’issue d’une rencontre mercredi avec le président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, et celui de la Chambre des députés, Jean Tolbert Alexis.

La diplomate américaine accréditée en Haïti était accompagnée de Cheryl Mills, chef de cabinet de l’ex-secrétaire d’État, Hillary Clinton. « Le Département d’État est grandement préoccupé par l’organisation des élections dans le pays, a indiqué Mme White. Il est sûr et certain que ces joutes auront lieu cette année, c’est très important pour nous. »

Invitant les trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) à se mettre au diapason pour la mise en place de l’institution électorale, la diplomate a plaidé pour un « processus absolument transparent ».

Cette visite n’est pas une dernière pour Cheryl Mills au Parlement. Selon le sénateur Desras, l’ex-bras droit d’Hillary Clinton, qui a quitté son poste il y a quelques jours, occupera sous peu des fonctions importantes en rapport avec les dossiers qui touchent Haïti. L’objectif de sa présence, poursuit le parlementaire, est de s’informer de l’avancement du processus électoral et de savoir quel est l’effort consenti dans le cadre du partenariat entre les deux pays.

« Les deux diplomates souhaitent que les élections se tiennent avant la fin de l’année, a révélé le président du Grand corps. Ils nous encouragent à trouver une issue afin d’enclencher le processus. »

Cette rencontre a eu lieu dans le contexte d’un bras de fer très médiatisé entre les sénateurs et les députés. Ces derniers sont divisés sur la formation d’une commission bicamérale paritaire pour examiner les dossiers des personnes désireuses de représenter le Parlement au Conseil électoral devant organiser les sénatoriales partielles et les collectivités territoriales.

« Nous allons nous mettre à pied d’oeuvre pour former sous peu la commission spéciale, a dit le député Jean Tolbert Alexis, qui a donné la réplique à son homologue du Sénat qui avait plutôt lancé un ultimatum aux députés sur la question. Une liste de sept députés, poursuit-il, a déjà été transmise au bureau du Sénat. »

Le député Alexis nie l’existence de tout bras de fer entre les deux chambres. « Ce n’était qu’un malentendu, mais l’harmonie revient entre la Chambre basse et le Sénat », croit le représentant de Croix-des-Bouquets/Thomazeau au Parlement.

Selon le sénateur Desras, l’harmonie dont parle son homologue de la Chambre basse est loin d’être une réalité. Le président du Sénat persiste et signe. « Négatif. Jamais nous n’accepterons la présence de sept députés à la commission », rétorque-t-il avec véhémence.

Par ailleurs, l’élu du Centre a apporté un démenti formel aux déclarations du député Alexis faisant croire qu’un consensus a été trouvé entre les deux bureaux sur cette question. « Il n’y a pas eu de rencontre formelle entre moi et le président de la chambre basse sur la question, a précisé M. Desras. Ce qui est clair, c’est qu’en principe, le Sénat a désigné quatre membres, la chambre basse devrait faire de même. D’ailleurs, le protocole d’accord n’avait prévu qu’une commission paritaire. A la rigueur, nous pourrions accepter la présence de cinq députés…»

Néanmoins, le sénateur Desras dit vouloir éviter tout conflit avec la Chambre basse pour ne pas hypothéquer l’avenir du Parlement. En ce qui concerne l’absence des députés du groupe minoritaire à la commission en devenir, des parlementaires conseillent aux députés de simplement parvenir à une entente. « Nous espérons, dit-il, que les revendications des députés du bloc minoritaire de Parlementaires pour le renforcement institutionnel (PRI) seront prises en compte par le bureau de la Chambre basse afin qu’ils puissent participer à la commission. »

Après avoir été mis à l’écart des postes de décision par le groupe majoritaire, les Parlementaires pour la stabilité et le progrès (PSP), les députés du PRI avaient adressé une correspondance au bureau du Sénat pour s’en plaindre.

Source: http://www.lenouvelliste.com

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